Rechercher dans ce blog

samedi 9 juin 2012

L'auto-école





Passer son permis de conduire peut être une bouffonnerie. Une bouffonnerie qui pourrait coûter cher à ceux qui voudraient l'avoir sans avoir à fournir beaucoup d'efforts.
Yassama hakouk li djibouh piston, li souqou raqedin wa imangeou. Ce n'est pas la peine que l'agent le leur retire, de toutes les façons, aâd'houm maârifa..

L'autre jour, j'ai accompagné une cousine, celle qui aime fouiller dans les armoires et les placards de ses hôtes. Une fois une tante, on lui dit "khalti" bien qu'elle soit une grande-cousine, l'a surprise en train de regarder derrière le grand miroir qui est dans le vestibule.
Toute la famille sait que ce miroir dartou aâla el aâyn. Khayfa eness iaâyou darha. Comme dit mon père : "Elle ferait mieux d'aller s'acheter une bonne paire de lunettes de vue !" ; parce que tous les stores de la maison sont  placés à l'envers.

A l'auto-école où ma cousine passe son permis de conduire et ils ont un slogan bizarre qui dit : " Maâna soug fel souk m'hani".  Il n'y a pas que le slogan qui est bizarre là-bas. Khali el bir bi ghtah.


Et ceux qui ne vont pas au souk, issouqou mdamrine, waqila ?

Ce jour-là à l'auto-école, le moniteur était absent, kan aâdnou chghoul. Chez nous, tout le monde aâdou chghoul, même les chômeurs. Un homme grand de taille, quinquagénaire, le remplaçait. Etait-il moniteur, lui aussi ?!
Le remplaçant avait un tic, iramach aâynih, Il avait l'air perdu. Il ne connaissait pas le nom des quatre élèves qui étaient présents pour le cours de code de la route.

Dans ce petit groupe, il y avait ma cousine, un jeune homme d'une vingtaine d'années qui ressemble à Azouz Statra sans la moustache et deux jeunes filles, copines apparemment, car elles avaient les mêmes répliques, le même rire bla ma3na, le même portable rose bonbon, le même sac et le même maquillage des yeux. Zoudj mnigchette.

Ma cousine demanda au  moniteur remplaçant si je pouvais l'attendre dans la salle au cours au lieu de l'attendre dehors dans la cour. Le remplaçant me regarda men fouq lel taht, peut-être même men les côtés et ma lour, mais je ne le remarquai pas :

- D'accord. Mais qu'elle reste tranquille. Qu'elle ne parle pas.

Je reste tranquille ! Rak tchouf fiya nakoul fi lahmi, yakhi clignotant, yakhi.

Je lui dis en souriant :
- Je serai sage comme une image et muette comme une carpe.

Il me regarda encore une fois, men el fouk lel taht.

Khamsa fi aâynik, ya ramache !

Je pris une chaise et je m'assis au fond de la pièce qui sentait le bouzellouf mghali.


Le cours commença  men la première direct la cinquième vitesse. Il ne plaisantait pas le remplaçant :
 - Avant de commencer, rangez-moi et éteignez-moi ces portables. Je ne veux pas les voir
sur la table, dit-il.

Il commença par faire un cours sur la priorité dans un carrefour giratoire et ses "risques". Après dix minutes d'explication, une des deux jeunes filles, l'interrompit :

- Wachnou carrefour giratoire ?

Les yeux du remplaçant clignotèrent soixante-dix fois à la seconde même. Il était outré. Il n'en croyait pas ses oreilles. Normal, ses yeux  avaient la vedette.
Avant qu'il n'eut le temps de lui répondre, le jeune homme dit à la fille :
- Carrefour giratoire, c'est un rond-point li fih bézef el khardjette.

Pauvre homme, ses paupières battaient de l'aile. Il regarda le jeune homme et lui dit :
- Arwah dir le cours, yal faham. Quel est l'âne qui t'a dit qu'un carrefour était un rond-point ?
- Notre, celui que vous remplacez, lui répondit le jeune homme.

Aândou essarf, le jeune. Khmous aâlih !

Moment figé. Le temps que le clignotement des yeux cesse et que le remplaçant arrête de trembler.

Et c'est à moi de rester tranquille, qu'il avait dit le remplaçant. Chkoun li aândou erra3ada douk !

Après avoir défini la différence entre carrefour et rond-point, le remplaçant se mit à poser des questions.
Il demanda au jeune homme :
- Tu es dans un giratoire, à droite tu as une voiture et à gauche tu as un camion déjà engagé, qu'est-ce que tu fais ?

Le jeune homme tout content :
- J'accélère et je m'engage à mon tour puisque c'est moi qui ai la priorité
Le remplaçant horrifié :
- Oumbaâd n'gassar maâk nta.

Il se tourna vers ma cousine :
- Et toi, qu'est-ce que tu ferais ?
Ma cousine intimidée :
- Je laisse d'abord le camion passer, ensuite l'autre voiture passer avant de m'engager.

Bach takhroub fi khzayen nass, elle fonce, mais fel carrefour, elle cède son tour.

Le remplaçant lui dit :
- A cette allure, tu arriveras la dernière au bureau le matin, et tu arriveras à minuit chez toi le soir.
- Je ne travaille pas, je suis étudiante, lui dit-elle.
- Imala, tu rateras tes cours et tu n'auras pas ta licence et tu ne trouveras pas de travail.

Fi rassek. Aâlech rak t'fawalelha !

Il s'adressa ensuite à l'une des deux copines :
- Wenti, wach diri ?
- Wach n'dir win ? demanda la jeune fille.
-  Fel carrfour giratoire
- Je ne sais pas. Je n'ai pas compris le cours.
- Je viens de l'expliquer pourtant.
- Je n'ai pas tout compris. Notre moniteur nous explique toujours en arabe... pas en français.

Miskin, le remplaçant hab yabki. Il était au bord de la crise de larmes. Ghadni.

Il regarda l'autre copine :
- Nti tani ma fhamti walou ?
- Si fhamt...
- Alors ?
- Alors rien.
- Kifach rien !
- Ben... là où j'habite, il n'y a pas de carrefour giratoire, ni là où je travaille. Nahmed  Rabbi. Ma aândi ma dani lih.

Menha sah, en plus !

Le remplaçant se prit la tête entre les deux mains. El radjal hbal, khlass. Et l'autre qui lui dit :
- Wach bik ? On est venus pour apprendre. On n'est pas nés avec un volant dans les mains.
- Rien que pendant ce cours, vous avez déjà causé au moins deux accidents, vos voitures sont bonnes pour la casse et vous permis retirés à vie, leur dit-il.

Silence. On tourne ! 
Quelques minutes samte tarahoum aâla les voitures qui sont déjà à la casse qbal ma yakhardjou men la maison.

Retour à la réalité.
Il regarda sa montre et leur dit :
- C'est fini pour aujourd'hui. Je ferai un rapport à votre moniteur.

tous les éléves rangèrent leurs affaires et quittèrent la salle, mais avant de sorti, le jeune homme dit au remplaçant :
- Aâmou, had el métier khatik. Rouh chouf khadma fi les pompes funèbres fi la mairie taâ Zghara.

Vlan ! Le clignotement reprit de plus belle. Hetta Madame Lafrique samaâtou.



 























2 commentaires:

  1. Saha Makhlouqa,
    Heureux d'apprendre que batalti Oued R'hiou, sage décision.
    Dis, pourquoi à la fin tu ne poses pas la question comme tu le fais là où tu le fais?

    RépondreSupprimer
  2. Bonsoir Anonyme

    Rouht l'oued sabtou nachef, alors walite. J'attends el hamla pour y retourner.

    Pourquoi je ne pose pas de question ? Parce qu'ici ce n'est pas là-bas.

    Merci d'être passé.

    RépondreSupprimer