Rechercher dans ce blog

Affichage des articles dont le libellé est Ramadaniate. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Ramadaniate. Afficher tous les articles

jeudi 6 juin 2019

Incidents de parcours

L'extincteur
Les derniersjours de carême peuvent être astreignants. Les limites commencent à vaciller, la sensibilité est à fleur de peau et la patience n'en pouvant plus, prend ses jambes à son cou.

Allahouma inana sa'imoune !

Il y a deux semaines, en rentrant à la maison après une longue journée de labeur - eh oui ! c'est fatigant de gagner son beurre, même si on lui préfère la confiture - je suis restée coincée plus d'une heure derrière trois voitures.
Non, ce n'était pas un carambolage. C'était un automobiliste qui s'est arrêté au milieu de la chaussée et hlafe ma bougi.
Pourquoi ? Parce que l'automobiliste qui était derrière lui faisait des appels de phares pour pouvoir doubler.
T'kol un cortège, tout le monde klaxonnait. Il ne manquait que zarnadjia.

Ce n'est qu'un échauffement !

L'automobiliste qui était devant moi a sorti la tête et a crié :
"Démarre, khalina n'djouzou, on va brûler sous ce soleil !"

Le mnervi qui a bloqué la circulation est sorti de sa voiture, a ouvert le coffre de son véhicule, en a sorti un extincteur et a commencé à arroser le pare-brise de l'automobiliste qui avait peur de brûler vif dans sa voiture.
Mieux vaut prévenir que guérir !
L'automobiliste dont le pare-brise a été arrosé est sorti de son four, pris l'arroseur par le cou et lui a craché sur la figure.

L'arroseur arrosé !

Une petite foule d'automobilistes s'est rassemblée autour d'eux, les sommant de maudire Bliss.

Quel bon dos a Satan !

Heureusement des flics, qui par hasard passaient par là, ont mis fin au cirque Amar bla zouar.

La police wa les automobilistes, khawa, khawa !




Je ferai une prière pour toi

A côté du salon de coiffure où je me fais coiffer, La Palice aurait adoré, il y a un magasin de chaussures, de la belle chaussure. Mon péché mignon ! Chaque fois que je vais chez la coiffeuse, j'y fais un tour et chaque fois, j'en sors avec une paire de souliers.
Et comme je vais une ou deux fois par moi chez la coiffeuse... chut ! je ne dis rien

La dernière fois que je suis passée chez la coiffeuse, j'ai fait un tour dans le magasin de chaussures. Le vendeur toujours aimable m'a souhaité la bienvenue et m'a laissée regarder et essayer les chaussures qui me plaisaient. Et bien entendu, j'en ai trouvé une qui m'allait superbement bien. Houhou yachkor rouhou.

Je paie et je m'apprête à,sortir, il me dit :
"Je ferai une prière pour vous."
- Une prière ! Pourquoi ?
- Je vois que vous portez les chaussures que vous avez achetées ici, il y a trois mois. Bravo elles sont bien entretenues.
- Merci. C'est gentil de votre part.
- C'est moi qui vous remercie.
On s'échange quelques politesses et je quitte le magasin.

Deux heures plus tard, j"arriv chez moi. En descendant de la voiture, je trébuche sur une pierre et tombe. Que ça fait mal ! En me relevant, je remets ma chaussure... et que vois-je ? Que la semelle s'est coupée en deux.

Et de loin, j'entends le muezzin appeler les fidèles à la prière.




Mais où sont les pierres tombales de nos chers disparus !

"Ramdan irouh wa iwali, mais nous, pas sûr n'konou hna,", disait feue ma grand-tante.
Elle a laissé un grand vide. Elle avait son caractère qu'il fallait gérer avec résignation, mais elle était très appréciée par la famille. El qa3da m3aha ma tenchba3che.
Allah Yarhamha wa Yadhkorha dima bel khir.

Comme le veut la coutume, le jour de l'Aïd toute la famille est allée au cimetière se recueillir sur les tombes de nos chers disparus. Et comme beaucoup de familles, nous avons notre propre carré dans lequel ils reposent.

A notre effarante surprise, le carré a été profané. Un amas de terre trônait sur la tombe de grand-père et deux autres tombes ont été délestées de leurs pierres tombales?
Wach sra ?

Notre sang algérien n'a fait qu'un demi-tour et s'est mis à bouillonner.
"Bel kouffara wa syam el3am, ma rana saktine el youm !", aurait dit ma grand-tante.
Et c'est ce qui s'est passé. On a fait venir les gardiens des lieux, apparemment le responsable est absent. Il est parti y3ade chez lui.
" C'est où chez lui ? "
- Fi daro.
- Win djaya daro ?
- Fel bled.
- Wassamha bledou ?
- El Djzayer.

Ah lalala wal banana !
Bon ! on laisse tomber.

On leur demande de nous prêter des pelles et des sacs-poubelle.
Les pelles, ils peuvent nous les passer, mais essachiyate, ils ne peuvent pas nous en donner, el m3alam ihesboum a3lihoum.
Ma3lich.

Nous avons enlevé toute la terre qui couvrait et étouffait la tombe de grand-père. Nous l'avons nettoyée, la tombe pas la terre. Et nous sommes retournés à la maison, désabusés, les chaussures pleines de boues

Affaire à suivre.



mercredi 24 juin 2015

Le mari, sa femme et la voisine




Un mari sentant le roussi venant de la cuisine
Appela sa femme et lui parla sans témoins.
Balaki ya mara, lui dit-il, taharqina el chorba
Une grande faim me tiraille  l'estomac,
Je ne sais pas de quoi je serai capable.
Rince, épluche, coupe, découpe, cisèle,
Fais revenir, n'omis aucun ingrédient.
Passe et repasse partout la spatule !
Le mari s'endormit, la femme retourna à la cuisine.
Qachrate, chalate, dounznate, djamrate, hamrate,
Si bien qu'au bout de la journée elle n'eut plus d'énergie.
Elle ne put faire le pain comme le voulut son mari.
Elle alla crier à l'aide, chez Qamra sa voisine du palier
La priant de lui prêter zoudj matlou3ate, s'il vous plaît
Pour calmer la faim de son malappris :
"Je te les rendrai demain, avant el aden, promis."
Mais Qamra n'est pas généreuse.
Ce n'est pas son seul défaut :
- Que faisais-tu ce matin
pendant que je pétrissais et façonnais
mon pain ?
- Je lavais les rideaux et les tapis, 
- Tu lavais ? j'en suis ravie.
Eh bien, va les repasser maintenant !





mardi 23 juin 2015

Quand tu jeûnes, couvre-toi la tête.



 

Dans la vie, il y a deux sortes de gens. Ce n'est pas une chanson que je vais chanter, je suis loin d'imiter Brel.
C'était un virtuose des mots qui pouvait offrir des perles de pluie à celle qu'il aimait. Des perles de pluie venues de pays où il ne pleut pas. Il fallait la trouver, celle-là !
A son époque la pluie ne devait pas être polluée. Chanceuse était sa dulcinée pour laquelle il était prêt à devenir une ombre. Une ombre ! Hada houb wala khalini.
Smahli Jacques, sans vouloir te faire retourner dans ta tombe, mais  vivre avec une ombre, c'est flippant.

Cela me rappelle l'autre qui disait à son autre moitié que sans elle, il était un ours blanc dans un sauna. Il n'y a pas à dire nos Algériens sont de grands poètes. Un ours blanc dans un sauna ! Rires.
Comme l'autre aussi qui envoie un texto à son ex, après trois mois de séparation : " Tu m'as laissé seul avec des louves affamées. Tu auras mon squelette sur la conscience." Qu'espère-t-il ? Qu'elle aille  sauver son  haykal 3adami !
Jacques a bien dit :" La qualité d'un homme se calcule à sa démesure ; tentez, essayez, échouez même, ce sera votre  réussite."

Je disais donc qu'il y avait deux sortes de gens : les bons et les moins bons.
Les bons sont conformes à la morale. Nass mlah. Respectant les règles de conduite. Il faut se lever tôt pour leur mettre le grappin dessus. Je sais de quoi je parle, pas de questions, yarham el cheikh!

Les moins bons  sont conformes à leur vilenie. Nass ya latif ! Ne respectant pas le règles de conduite. Il faut rentrer tôt chez soi pour éviter de les croiser. Pourquoi ?  Parce que le soir, ils deviennent gris. Pas compris ? Demandez au chat.

Parlant de chat, j'ai vu l'autre jour le gardien de notre parking donner du thé à un chaton ; je lui dis que c'est toxique, que le chaton risque de mourir, qu'il vaut mieux lui donner de l'eau. Il me répond que ce n'est qu'un chaton, que ça ne fera aucune différence s'il meurt, qu'il y a des milliers comme lui. Vous m'en voyez choquée !
Il y a aussi des millions d'êtres humains. Qu'on les intoxique !
Du coup, j'ai eu peur pour  les voitures garées dans le parking. En regardant bien, il y en avait beaucoup. Ce n'est pas bon pour l'environnement. On devrait réduire la construction de l'automobile et promouvoir celle du vélo.
Pour cela, il faut aménager des pistes cyclabes. Est-Ouest ? Khalouna men les scandales ! 

Justement, c'est d'elle que je voulais parler, Scandalina. C'est qui ? C'est une collègue. Pourquoi ce surnom ? Parce qu'une fois, en pleine réunion, son portable sonne, confuse, elle s'empresse de l'éteindre, faillant renverser son café sur son laptop, et nous dit : " Excusez-moi, je ne voulais pas faire un scandale." Depuis, elle est devenue Madame Scandalina.

Alors Scandalina me croisant dans le couloir me salue. Je la salue en lui souhaitant un bon ramadan.
Elle me remercie et me dit : " Mais toi, tu n'es pas concernée. Tu ne jeûnes pas.
- Pardon ! Comment ça, je ne suis pas concernée ?
- Nti ma tsoumiche.
- Kifach ma nsoumche ! Qu'est-ce qui te fait dire ça ?
- Bayna 3lik, tu ne fais pas carême.
- C'est écrit sur mon front, wakila !
- Bayna fel hetta  ta3ek. Tu n'as même eu la décence de mettre un foulard sur la tête pour faire semblant et pour camoufler el halla."

Là, j'arrête de lui parler. Je la laisse plantée au milieu du couloir et je tourne les talons. Oui, oui, les talons. C'est aussi indécent durant le ramadan ?

Quand, j'ai raconté cela à maison, mon père m'a dit : " Ma fille, ta collègue a  raison. Tu devrais couvrir tes cheveux. Ça t'évitera de les tirer et les lisser tous les matins, et tu dormiras un peu plus, et ça nous permettra d'économiser l'électricité. "





mercredi 23 juillet 2014

C'est l'heure du ftor !




Le jeûne renforce la discipline. Quand le ramadan arrive, on s'organise,o n mange à l'heure, pas une minute de plus. Tout le monde est là. On passe à table. Chacun son rituel, on s'assoit à sa place, sur sa chaise devant son couvert.
On jette un regard inquisiteur sur la table. Tout y est : les dattes, les bourraks, le citron, le sel, même le poivre qui n'est pas nécessaire, la harissa, la vinaigrette, la mayo même si personne ne va la toucher, la moutarde pareil mais elle doit trôner elle aussi sur la table, les olives et les anchois.
Tout y est ! Ah non, il manque le beurre. Le beurre ? On ne va pas faire des tartines ! Il faut le mettre sur la table ! On ne discute pas, on s'exécute.

Le coup d'envoi est donné !

A vos cuillères, compagnons de table
Prenez vos bourraks et lâchez vos portables

Savourez, dégustez tous ces mets
 Faites-en qu'une bouchée.

D'un front, on entend des gloups
De l'autre s'élèvent des slurps
La déglutition est déclarée !

Les premières minutes sont consacrées à la chorba, amiratou el maïda. Il y a la frikée et la blanche ; accompagnées de bourrak aux blettes et  de bourraks aux crevettes. On fait son choix ou on prend les deux.

Silence. On mange !
Je ne te connais pas
Tu ne me connais pas
Chacun pour son assiette
Et de la charbate pour tous.

Deuxième round. Les plats de résistance. Quoi ? La résistance, on l'a faite dans la journée. Maintenant, on savoure sa victoire.

Hada mtawem har
Hadi  barania dziria
Hadi kbida mcharmla
Zid talte kissan gazouz.

Ah tiens, les autres arrivent de la mosquée. On n'avait pas remarqué leur absence. Il ont du retard à rattraper car on va attaquer el ham lahlou et chbeh el safra.

On se doit de leur faire honneur.

Quelques bouchées de chaque plat
Bach  nemashou kalbna
Puis deux verres de coca

Mais on  a oublié djouaz krafez wa chladate el banjar. Khlass ! Qu'on ne parle plus de bouffe ! On n'en peut plus. Saha ftourna.


C'est l'heure du thé devant la télé, sa tablette ou son ordi.

Ka3da  mahlaha
Bel latey wa zlabia
Kalb ellouz wa mhencha
Zid laktayef wa samsa.
 
En fin de soirée, on goûtera au djouaz krafez wa chladte el benjar. Qu'on n'oublie pas d'aller chercher le petit lait et le rayeb pour le couscous du s'hour.


Ramdan ma bkalouch
Djaz ki shab fel sma
Ma chba3nahch.
Syamna fel djenna.

 Que l'on n'oublie pas non plus de régler  son portable  pour ne pas rater el imsak.





mercredi 10 juillet 2013

Saha Ramdankoum






Rah wa wala, et le monde n'a pas changé d'un iota
Aâm djez depuis la lecture du Coran et de son exégèse
Man aâm li fat qu'avons  appris et retenu  des préceptes
Dania tayha wa nayda rahi, le monde va de mal en pis
Ach la3mal, ach ndirou pour s'en sortir de cet imbroglio
Naklou, nacharbou hetta nentafkhou, quelle olla-podrida
El mouhim tkoun niya safya, el chorba frik wa zlabiya !















samedi 18 août 2012

Ghadwa el Aïd





Samna, fel djamaâ salina, fel mdina maâ nassna wa hbebna s'harna
Aqbal leftor klina wa chrohna bi aynina, wa bi chriba wa qhiwa ftarna
Hsebna liyam, wa swayaâ wa dqayek, wa waqt el aden bih frahna
Aqrina el qor'an wa hfadna essourate, maâ fajr salina wa saharna

Al mehtedj tfakarneh, al yatim ma nsinahch, wa zakat lihoum aâtina
Ida fel nhar maâ el djar wa tadjar thakamna, baâd leftor tsalahna
Derna el hassanate tol chhar, msehna dnoubna wa rayahna belna
Ki sghir ki kbir farhanin, ramdan khlas, darna li wadjab aâlina 
Oumatna salha, fi dinha chada, niyatha safya, chkoun bhalna
Uléma, fouqaha wa imams aâla el Aïd matafqin, qalou ghadwa
Mabrouk aâlina, syamna fel djenna wa laâqouba li snin el djaya






samedi 21 juillet 2012

Il revient








A l'approche de son avènement, spiritualité, foi et prières se ravivent
Dieu est  miséricorde, c'est le moment de se rappeler ses directives

Avant son arrivée, corps et esprit se purifient, bonjour les résolutions
Culte, chasteté, abstinences, diète et régime sec dans les prévisions

A son approche, âtres, enclos et toiles sont poutsés et et détergés
Les coins et les recoins sont polis, brossés et saupoudrés de henné

Avant son apparition, on guette, on veille, on attend, on est à l'écoute
C'est à quelle heure le lever et le coucher, on ne tolère ni retard ni doute

Au début, il est célébré, adulé, béni, honoré, accueilli comme le Messie
Petit à petit, s'installent l'engourdissement, l'inefficacité, partout sévit l'atonie

Quand il est là, les questions les plus farfelues reviennent comme des leitmotive
Se brosser les dents, se parfumer, dormir sur le ventre, que d'âmes dubitatives

Durant son séjour, les nerfs, l'indulgence, la tentation sont mis à dure épreuve
Le prochain ne sera pas insulté, ni frappé, ni cajolé, c'est dur de faire ses preuves

Au crépuscule, pour l'honorer et se gratifier, des mets de toutes sortes sont préparés
Des tables abondamment garnies, toutes les abstinences de la journée sont récompensées

Heureusement, qu'il revient rappeler qu'il y a des infortunés et des pauvres dans ce monde
Sans lui, la sensation de faim ne serait pas répandue, un ventre qui gargouille, mais quelle honte !







dimanche 12 février 2012

Il s'en va




Le jeûne et le shor tabaânahoum
Les tarawih à la mosquée salinahoum
Le Coran et les hadiths qrinahoum
La nuit du destin et le ciel aâsinahoum
La zakat et le khoms aqsamnahoum

Le grand ménage et la peinture aâwadnahoum
Les courses de l'Aïd darnahoum
Les habits de fête chrinahoum
Les rendez-vous chez la coiffeuse khdinahoum
Les invitations et les vœux abaâtnahoum

Les amandes et les pistaches r'hinahoum
La farine et la semoule sayarnahoum
Le beurre et le smen dawabnahoum
Le jaune et le blanc d'œufs faraqnahoum
La pâte et la levure khalatnahoum

Les gâteaux de toutes sortes nawaânahoum
Au four et chez le boulanger tayabnahoum
Le tcharek et le makrout sakarnahoum
Le griwech et le khfaf qlinahoum
Des assiettes pour les amis wajadnahoum

Et les hassanate chkoun adahoum ?

Makhlouqiate
Le 27 août 2011





suite

Tkoun lakloub safiya
wa rahette el bal mhaniya
Li dar khir issibou
Li dar char yawkaflou
Moulana ya3fou 3lina
Wa yatakabala mina

El kalb ellouz kayen chez le khfafdji
Wa dziriette tachrihoum 3and el boulangi
Bessah Jam3i wa jma3tou
Darou un autre scénario


Ramdan irouh wa iwali izourna
Yjouz a3lina ki shab fel sma
Ghir hna naklou fi rouhna
Wa nataklou m3a ba3dana
Inchallah Rabi yaghfaralna

Li hab chbah
Ma koul aah
Wa li kal aah
Ghir makalah
Yatkal yenjah
Wa wali jarah


Ma kdab ma sah
Nhar farhana
Nhar ta3bana
Marate za3fana

Allah ikater men bhalkoum
Wa idawam mhabatkoum
M3akoum nafrah
Wa nadhak
Nensa hammi
Wa moula da3awti




Il n'y a pas que le ramadan qui m'inspire
La vie et son lot de bonheur, de joies et de malheur
M'intrigue, me fait  réfléchir, me motive pour écrire

Tout le monde attend le ramadan




Depuis plus de quinze jours, on ne parle presque que de cela, à la maison, au travail, le voisinage, au marché, au hamam et chez la coiffeuse.
Il y en a qui sentent déjà son odeur, d'autres ont déjà faim car c'est l'odeur de la chorba et du ham lahlou qu'ils croient sentir. Les plus avisés guettent la lune pour annoncer en décalage son arrivée dans le monde.

Au bureau, on en parle à chaque pause, café ou déjeuner. Un des collègues ne cesse de faire des plaisanteries et de nous taquiner avec depuis une semaine. Lui, c'est la smata incarnée.
Au déjeuner, il nous a dit : "Pensez dans deux semaines, à cette heure-ci, vous serez tous pâles, les lèvres blanches comme des morts". "Fi rassek wa yahrak chwarbek avec la chorba que tu mangeras.", lui répond une collègue qui déjà ne le supporte pas trop.
Et comme lui, il ne la supporte pas non plus, il lui demande alors : "Comment  vas-tu faire sans maquillage pendant ce mois ? On va enfin voir ta beauté naturelle que tu nous caches tous les jours sous les couches de fond de teint."
"Yakhi bassala  !", je me suis dit. La collègue elle, lui a répondu : " Allah koun maâna, parce qu'on va devoir supporter ton haleine fétide puisque tu ne pourras pas la camoufler avec le chewing-gum que tu mâches toute la journée comme un wakrif"
Heureusement .qu'un autre collègue a intervenu et  mis fin à leur échange. Il leur a dit :  Ataqou Allah ya ness !", et leur a récité un verset coranique que je n'ai pas retenu. D'ailleurs, depuis deux semaines il ne parle que de religion, on dirait nazala aâlayhi al wahye.
Parler de religion à l'occasion, c'est méritoire, je trouve, cela illumine le chemin et  évite de rouler sur des nids de poule.

Chez les voisins, comme chez nous, c'est le grand nettoyage, il faut tout laver et nettoyer. C'est une façon de souhaiter la bienvenue au ramadan. On le fait au début et à la fin du mois.
Mon père dit qu'il ne comprend pas pourquoi il faut encore nettoyer de fond en comble à la fin du mois, pour lui une fois suffit et que le faire à la fin, c'est comme si on chassait le ramadan, rana nhawzou fih.
Je suis d'accord avec lui, mais ma mère ne veut rien savoir, elle lui dit : "On fait le nettoyage deux fois et c'est comme ça. On ne va pas changer les traditions parce qu'on dérange sidi dans ses habitudes.", "Je veux épargner la fatigue à lalla, qui ne cesse de se plaindre des taches ménagères,", lui répond mon père.
Le sidi et lalla, c'est signe qu'il ne faut pas les chercher, même s'ils sont justec à coté.
La propreté c'est essentiel, je trouve, elle fait partie de la foi.

J'ai une copine, celle dont le frère a été arreêté pour avoir essayé d'arracher une chaîne à une vieille dame, mais pas de chance pour lui, la hada avait mis khit syada à la place du fermoir. il n'arrivait donc pas à la lui arracher, il insistait pour la lui enlever jusqu'à ce que la hadja l'assomme avec son cabas. Il paraî qu'il yavait un vieux transistor dans le cabas.
Cette copine quelques jours avant l'arrivée du mois de ramadan, elle met le foulard quand elle sort. Elle dit que c'est par respect au mois sacré et aux gens. Après le ramadan, elle l'enlève.
C'est bien le respect, je trouve, même s'il est à demi-mesure. Cëst comme ces personnes qui se mettent à faire la prière pendant le ramadan et après il perdent la direction de la qabla. C'est dommage pour elles, à leur place je marquerais la direction de la qabla avec quelque chose pour ne plus la perdre.

On avait une voisine, dans l'autre quartier où on habitait, que je ne regrette pas parce que c'était un quartier bizarre. Il sy passait parfois des choses étranges. Comme la fois où le boulanger s'est mis à vendre le désodorisant Sanibon. Deux  pains et un désodorisant gratuit..
Un beau matin,  on a trouvé le linge de presque tous les habitants du quartier, au milieu de la rue.
C'est ce jour-là que mon père a pris la décision de quitter le quartier. Le quartier des jeudis de l'angoisse, comme il l'appelait.
Cette voisine était bizarre aussi, chaque ramadan, aprèss le f'tor, elle allait frapper chez tous les voisins, sauf dar el polici qui ni lui ni sa famille ne parlaient avec nous, pour leur dire qu'il était temps d'aller à la mosquée pour les tarawih. Mais elle, elle faisait sa prière chez elle, parce que elle disait-elle ça lui la doukha, de ce fait elle ne pouvait pas aller à la mosquée faire les tarawihs et qu'en rappelant les voisins d'aller les faire à la mosquée, elle faisait des hassanates.
C'est une action louable, je trouve, faire des hassanate par acquit de conscience.

Moi, je ne fais rien en l'attendant, d'ailleurs je ne sais pas ce que je dois faire ou changer dans mon comportement, je ne pense pas que je puisse changer ma nature en un mois.

Makhlouqiate
Le 23 juillet 2011