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dimanche 12 février 2012

La matinée du dimanche




Dans la rue

- Samhili khti, où est le distributeur automatique ?
- C'est derrière la poste, mais il est en panne.
- Je ne peux pas y retirer de l'argent ?
- Non, il faut aller à la poste, au guichet 7.
- J'espère qu'il y a de l'argent.
Le mois dernier, je voulais retirer de l'argent, on m'a dit qu'il n'y en avait pas.
Les caisses farghin. Que font-ils de l'argent qu'on  leur confie !
- Il travaillent avec pour faire marcher l'économie du pays.
- Wach men économie taâ (censure) maâ had wled (censure)
- Qadar rouhek.
- Zaâma choukitek....
- Oui. Je ne suis pas habituée au langage taâ znaq.
- Mais rana fel zanqa, ya mademoiselle !












La file d'attente

- Mama, c'est quand notre tour, je suis fatiguée ?
- Patiente encore un peu, ma puce. Il n'y a que quatre personnes devant.
- Depuis tout à l'heure ça ne bouge pas. Je suis fatiguée.
- Arrête de pleurnicher et va t'asseoir là-bas sur le banc.

Quelques minutes plus tard.
- Mama, mazal ?
- Barkay ma thabli fiya. Retourne t'asseoir.
- Non, hadek lewled sent mauvais, je ne veux pas m'asseoir à côté de lui.
- Trouve-toi une autre place et restes-y !
- J'ai faim, mama....
- Attends qu'on rentre.
- Qu'est qu'on va manger ?
- Les restes d'hier.
- Encore !
- Takouli rahj.

La petite se met à pleurer.

- Tais-toi, yaâtik darssa.
Tiens, va t'acheter un gâteau à la boulangerie d'en face.
- Viens avec moi, mama....
- Je perdrai ma place si je viens avec toi.
- Demande à quelqu'un de te la garder.

Une dame derrière dit tout haut en regardant en l'air :
- Qui va à la chasse perd sa place.
- La chasse taâ lahlalef taâ babek.
- Lamentable !
- Lamentable vous-même. Occupez-vous de vos reniflements. Men mouqbil wenti tal'i fihoum.
- Pfff....

La maman à sa petite fille :
- Ma puce, va vite acheter ton gâteau, avant que lahnech li rahou yenssef idour aâlik.
Et balaki tadahsek tomobile. Regarde bien avant de traverser.

La dame derrière :
- Ce sera une future mégère de moins sur terre. Bon débarras !
- Fi rassek yal mgourgra !

L'homme qui était le premier de la file d'attente dit à la maman de la petite :
- Madame, je vous cède ma place. Vous pouvez passer avant moi.
- Merci. C'est très aimable à vous. Mazal kayen nass mlah fi had lebled, mziya.
Allah yaâfina men el masfarate el squoulate el bayrate el ghayourate.
- Wa Allah yaâ3fina men el l'ssan el mour. Allez-y, c'est votre tour !




 





Chez le pâtissier

- Sbah el khir aâlikoum
- Sbah el khir.
- Je viens prendre les gâteaux que j'ai commandés.
- C'est quel nom, s'il vous plaît.
- F.
- Dqika, madame.

- Madame, est-ce que vous pouvez revenir dans trois heures. Les gâteaux ne sont pas encore prêts.
- Comment cela pas encore prêts ? Je vous l'avais pourtant précisé
et nous étions d'accord pour 13 heures.
- Je ne sais pas, madame, moi, je ne travaille que le dimanche.
Je ne suis au courant de rien.
- Alalala. Je peux parler au propriétaire.
- Dqika, madame.

- Il arrive. Il est en train de se doucher.
- Il est en train de quoi ?
- Rahou yaghssel fi lahmou.
- Merci, je sais ce que se doucher signifie.
- Il vient d'arriver. Il se douche toujours avant de commencer à travailler.
- Il vient de quoi ?
- D'ARRIVER
- Je vous ai entendu, merci, pas la peine de crier, je ne suis pas sourde.
C'est seulement maintenant qu'il se met au travail ?
- Oui, madame. Il a veillé toute la nuit.
- A faire des gâteaux ?
- Non, au Sheraton.
- Au Sheraton !
- C'est un hoôel à Club des Pins.
- Je connais le Sheraton, merci.
- Le voilà.

- Sbah el khi, madame. Il y a un problème ?
- Non, il n'y a aucun problème. Il fait beau, les oiseaux gazouillent et les clients sont contents.
Juste que les gaâeaux que j'ai commandés ne sont pas prêts, parce que monsieur le pâtissier
est arrivé en retard au travail. Mes invités vont arriver dans une heure, bach nqabelhoum?
Ba hnouki li rani rayha nendabhoum ?
- Wallah ma tasra, madame. On va régler cela tout de suite.
Je vois que vous avez commandé des dziriate, du mkhabez et de la baklawa et des macarons.
c'est bien cela ?
- Oui.
- Je vous propose des makrouts ellouz et des manchons à la place du mkhabez et des macarons.
- Makrouts yabess, non merci.
- Non, il a été fait ce matin.
- Par qui ?
- Par l'apprenti pâtissier. Tenez, goutez. C'est frais et c'est bon.
- Hum..... je les prends. Et les dziriates et la baklawa ?
- Ne vous inquiétez pas, elles sont prêtes aussi.
- Ouf ! Alors je prends le makrout ellouz, les dziriate et la baklawa
- Vous ne prenez pas les manchons ?
- Non, merci. Je préfère les macarons. Je vais les acheter ailleurs.
- Comme vous voulez, madame.

Pendant ce temps-la, la vendeuse qui ne travaille que le dimanche, discutait avec un monsieur qui était venu chercher les makrouts, les dziriate et la baklawa qu'il avait commandés. Elle lui disait que les gâteaux n'étaient pas encore pres et lui demandait s'il pouvait revenir dans deux ou trois heures.

Makhlouqiate
Le 15 janvier 2012

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