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dimanche 22 avril 2012

Appelle-moi, je n'ai plus d'unités




Quelle bonne et belle trouvaille que le téléphone portable ! Son invention est une révolution qui n'a ni saison ni frontières.
Le portable nous permet d'être constamment en contact avec le monde et être joignable à tout moment... si nous daignons répondre, bien entendu. Ce qui n'est pas le cas pour ceux qui ne répondent pas aux appels masqués, aux samtine qui appellent à toute heure, aux patrons qui ne respectent pas la vie privée de leurs employés et aux farghin chghoul qui embêtent les braves gens.

Comme cet autre faragh chghoul qui  appelait ma copine, celle qui punit son chat quand il miaule pour avoir à manger ou pour être cajolé. "Yakhi qotlaq ma tayehch bi qimtak", qu'elle lui dit.
Cette copine se faisait embêter tous les jours au téléphone. Le faragh chghoul l'appelait pour lui demander ce qu'elle avait mangé ce jour-là et il raccrochait. "Wach kliti el youm". Il ne lui laissait pas le temps de riposter.

L'autre inconvénient du portable, outre les problèmes liés à la santé et à l'environnement, est la dépendance. C'est plus qu'une nécessité, c'est une drogue. Surtout pour les jeunes.
Quel malheur si l'on oublie ou égare son portable ! Mais comment va-t-on vivre sans son mobile pendant quelques heures ?! El tofan wala m'icha bla mahmoul... wa l'internet, dit timidement l'autre addict.

Le portable a envahi notre vie. Qui n'en a pas un ! Wach are you saying ? Vous n'avez pas de cell phone ! How can you vivre bla bih ! Vous faites partie de ces personnes qui se comptent sur les doigts d'une main, qui ne possèdent pas ou ne veulent pas avoir de téléphone portable ? Je vois d'ici l'étonnement de ceux qui en ont plus d'un.

J'en connais une. Elle a quatre mobiles qu'elle porte autour du cou comme d'autres porteraient une chaîne ou un chentouf : un pour le travail, un pour la famille, un pour les amis et un autre pour el itissalate el qalbia wa machakiliha ; et quand il y a malentendu, elle l'éteint jusqu'à ce que el moussalaha soit rétablie. Et rebelote !

Ce qui m'insupporte, ce sont ces personnes qui, pendant que vous discutez avec elles, elles sortent leurs portables plusieurs fois durant la discussion pour vérifier si elles ont reçu des messages ou je ne sais quoi ! Et je ne parle pas de celles qui envoient carrément des SMS pendant qu'elles vous parlent !

Et que dire de ceux qui  vous infligent leur musique portable, dans les transports, dans une salle d'attente, dans une interminable file d'attente et même chez le coiffeur.
Cela me rappelle la remarque de la coiffeuse, celle qui impose les couleurs et les coupes à ses clientes, à une de ses clientes qui écoutait de la musique sur son portable pendant qu'elle se faisait faire une french manucure qui n'avait de french que le français parlé avec l'accent algérien de l'esthéticienne et de la cliente : 
- Tchu ya des ongles mous, madame.
- J'sais. Ils s'cassent sans raison, ji pas compris
- Cé tch'un manque de calcium
- J'ai pourtant fait mes vaccins quand j'étais p'tchite
- Il faut boire beaucoup de lait
- Je n'aime pas le lait
- Tchu peux remplacer le lait par errayeb et lben
- Ils font grossir. 
- Tchu peux tcheu faire de faux ongles pour cacher tché z'ongles cassés
- J'ai pensé beaucoup à ça...

La coiffeuse lui a enlevé un écouteur et a lui dit :
- Ici, c'est un salon de beauté, madame, machi Spoutnik.

La cliente choquée, a enlevé l'autre écouteur et a éteint son portable sans broncher.

Et que dire des ces gens qui étalent leur vie n'importe où en parlant fort sur leurs portables : "C'est moi. Lève-toi, c'est l'heure.". "N'oublie pas tes cahiers, ma pupuce." "Il est là où il a toujours été... oui, fouq el biffi dakhal el fowara... lala à gauche.". "Tu me déranges pour ça ! Qotlaq, pas de maqnin à la maison. Et ne me rappelle plus !". "Wach adak nti tani. Khtik menou... hada rahou yetmeskher bik.". "A quelle heure ? N'sayi naskivi men el khadma." "Khradjti maâh finalement. Wachnou... hahahahaha... Qu'est-ce que tu lui as dit ? Chah, ghazitilou.".

La meilleure ! la jeune fille qui était avec moi dans le taxi :
- Oui, mon bébé, tu me manques. Mais c'est fini avec lui... il n'y a que toi. Je te rappelle, je suis dans un taxi... oui, je rentre à la maison. A plus sur MSN. Bisous.
Le chauffeur sans gêne :
- C'estt une relation djdida hadi. C'est sérieux ?
La jeune fille :
- Non, wahed samate hab yalsak fiya.
Le chauffeur en ricanant :
- Rouh ya mon bébé, rouh, ghamouk qbal ma qolt "wa3".
 La jeune fille a haussé les épaules, a mis ses écouteurs, a regardé par la vitre sale du taxi en ignorant royalement le ricanement du chauffeur.
 

Comme le dit mon père : "Le portable est pratique au quotidien, mais son port devrait être interdit dans les lieux publics."







 








6 commentaires:

  1. Excellentissime, comme d'habitudissime ! :p

    Mais c'est vrai que le portable a introduit de nouvelles moeurs. Tu as parlé du taxi, mais je ne te dis pas le supplice dans un bus long trajet !

    Alors là, les mensonges à la question "Tu es où maintenant?"... le gars est par exemple à Fort-de-l'eau et il répond "Rani fi Télemly!" :o)

    A propos, c'est quoi le numéro de Makhlouka ? :p

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    1. Bonsoir Ghir Hak

      Makhlouqa est souvent aux abonnés absents. Rire.

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  2. Bonsoir Makhlouqa;
    Et si tu nous crées un petit espace comme le hadak l'forum, café du village, humour... sans oublier bien sûr la cuisine. Je m'y abonnerai volontiers.

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    1. Bonsoir Anonyme

      Je voulais créer un espace pour les membres, mais je n'ai pas su le faire. Je découvre petit à petit les fonctionnalités du blog. Patience. J'ai du chemin à faire. Hadi halete les nuls en informatique. Rire.

      Merci d'être passé.

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  3. Je comprends pas bien passé
    L'application

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    1. Bonjour Adama Doumbia,
      Je ne vois pas de quelle application vous parlez. Désolée de ne pas pouvoir vous répondre.

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