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samedi 26 janvier 2013

Quand une femme gifle un homme



Ce n'est pas courant chez nous qu'une femme gifle un homme en public. Je ne l'avais pas vu auparavant, jusqu'à la semaine dernière dans un salon de thé. 
J'ai déjà vu  des petites filles gifler des petits garçons et ces petits garçons se tenant la joue giflée allaient pleurer et se moucher dans les jupons de leurs mamans, et ces maman qui les grondaient en les traitant de khouafin ."Tafla ghalbatek yal boubou !", disait une mère qui ne mesurait pas la  portée de ses mots.
El mouhim, yakabrou wa yensaw.

C'était un après-midi pluvieux. Le salon de thé était bondé et les serveuses dépassées. Ulach le sourire, qtalnalhoum babahoum. Ulach le sucre, echroub kahawtek marra bessif a3lik. Ulach la cuillère, harki bi sba3ak.
 El mouhim, les tartes étaient succulentes.

Comme dans tous les salons de thé d'Alger, il y avait beaucoup de couples, de tous genres : des tout jeunes à peine débarrassés de leurs couches, des jeunes qui n'ont pas attendu la raison pour grandir, des adultes encore en quête d'une jeunesse ratée, et des âgés en pleine conquête de jouvencelles.
El mouhim, ils avaient l'air heureux de vivre.

Au fond du salon, un peu à l'abri des regards, mais qui n'a pas échappé aux regards de mes copines et du mien, un couple était assis. Elle, cheveux plus gras et  frange lavée et bien lissée, portait de grosses boucles d'oreilles à la Samira Tewfik. Elle ne parlait pas beaucoup. Tahdar bel sourdi.
Lui, visage mkhabez comme celui de Lamari, le chanteur qui jetait ses vestes au public, et non pas le général éliminateur. Il fumait comme un sapeur et parlait comme deux moulinettes à paroles.
Il parait, elle écoutait. Khatarha wasa3.
 D'un coup, elle se leva, lui donna une gifle qui fit voler la cigarette qu'il avait entre les lèvres, prit son sac et quitta le salon de thé. Kanate hna wa rahate.
Silence ! Tout le monde s'est tu. Tous les regards étaient braqués sur l'homme qui venait d'être giflé.
Lui, imperturbable, prit une autre cigarette et se remit à fumer comme si de rien n'était. Qalbou bared..

Bizarrement ou coïncidence, les couples des tables avoisinantes ont demandé l'addition, qui a tardé à leur parvenir et sont partis.
Il s'est retrouvé seul dans son coin.
El mouhim,  ma wadj3atouch essaqla.


Moralité :  Quand un homme se fait gifler dans un salon de thé, ne le dites pas à vos proches. Car quand je l'ai raconté à la maison,  ma mère me dit : " Tu n'étais pas censée être chez le kiné cet après-midi ? "

 





2 commentaires:

  1. La aussi j'ai bien ri, yal Makhlouqa dahaktini. Mais pourquoi le kiné c'est toi qui avait les béquilles? Et c'est vrai que Lamari jetait ses vestes, mais qui les prenait? (rires!)

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    1. Oui, il le faisait. Il se prenait pour Elvis Presley. Quand il les jetait, le public fouillait les poches, s'il y avait rien il les lui balançait. Rires.

      Le kiné, c'était pour justifier mes retards et mes absences.

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