Rechercher dans ce blog

dimanche 12 février 2012

Se taire ou dire ce que l'on pense ?

Qui ne s'est pas un jour trouvé dans une situation embarrassante, un dilemme, quand se taire est plus difficile que de mentir ? C'est ce qui m'est arrivé aujourd'hui.
Une collègue est venue au bureau avec une nouvelle tête, mais on l'a reconnue à son sac jaune qu'elle met toujours en bandoulière. Elle s'est fait couper les cheveux et s'est fait faire des mèches. Des mèches de wled echouhada, parce que toutes les coiffeuses font les même mèches à leur clientes. Là où on va, on rencontre ces mèches : dans les fêtes, au sein des famille, sur la tête des copines, des voisines, même les hommes s'y mettent.

Durant la pause café dans la pièce qui nous sert de cuisine, d'espace pour le papotage, pour les pleurs et pour les règlements de compte. C'est une pièce à tout faire !
Nous étions tous là sauf le consultant en informatique qui a encore fais une crise de foie. il n'est pas venu travailler. Une fois le directeur lui a dit : " Tes crises sont ponctuelles, elles arrivent toujours la veille du week-end."
Pendant que nous prenions le café, les collègues surtout les filles félicitaient la collègue à la nouvelle tête. Elles lui disaient qu'elles lui allaient très bien et qu(elles m'ont changée.
Moi, je ne lui ai rien dit parce que je ne trouvais pas qu'elles lui allaient bien et que sa nouvelle tête la vieillissait. J'ai préféré ne rien dire, en même temps je me demandais si les autres étaient aveugles ou elles disaient vraiment ce qu'elles pensaient.
Mais ce n'est pas mon problème, j'ai arrêté de dire ce que je pense des copains, de la coiffure et des tenues de mes copines parce que quand j'exprime le fond de ma pensée, ça se retourne contre moi. Je deviens une jalouse, une hassada et une mghendfa qui ne sait rien.

Aprèss la pause café, nous sommes retournés chacun dans son bureau. Le collègue, le gentil et calme mais qui a déja une copine, est venu dans mon bureau et m'a dit qu'il avait remarqué que j'étais la seule qui n'avait pas complimenté la collègue pour sa nouvelle coiffure. Je lui ai répondu que je ne voulais pas dire  ce que je pensais pas, que je préférais me taire.
Pendant que je lui parlais une collègue est entrée dans mon bureau. Elle, c'est clair, dés qu'elle voit le gentil collègue parler avec une autre collègue elle arrive. Elle le suit partout et elle s'arrange toujours pour s'asseoir à côté de lui durant les pauses. Elle aussi, elle le trouve gentil et calme mais elle fait semblant d'oublier qu'il a déjà une copine.
Elle avait entendu ce que j'avais dit et m'a dit que j'étais une grande hypocrite.
Le gentil collègue a préféré sortir et nous laisser seules prétextant un coup de fil à donner à un client.
 Dommage, j'aurais aimé qu'il reste, mais zmar, la collègue kahsat'ha.
J'ai alors demandé à la collègue, pourquoi elle pensait que j'étais hypocrite. Elle m'a répondu parce que je n'avais pas dit ce que je pensais de la  nouvelle coiffure de notre collègue. Je lui ai répondu que je n'étais pas obligée de dire ce que je pensais et que je préférais dans certaines situations garder mon avis pour moi pour ne pas vexer les autres. Elle insistait à dire que c'était hypocrite.
A la fin, elle m'a tellement énervée que je lui ai franchement  dit ce que je pensais de sa mauvaise foi, de sa mauvaise langue et de son vernis qui était toujours mal fait. Elle m'a répondu que non seulement j'étais hypocrite mais aussi une ghayoura et elle est allée se consoler dans la pièce à tout faire.

Est ce qu'il faut toujours être franc, je vous le demande !

J'ai deux tantes du côté de mon père, on les appelle les Duponette parce qu'elles sont toujours ensemble pourtant elles se querellent tout le temps. Elles sont connues dans la famille pour leur franchise. Elles ne se gênent pas par exemple dans des fêtes, pour dire à la mariée que la maquilleuse qui l'a maquillée est une 3amia, ou de dire à une femme qui danse comme une meslouba, qu'elle danse comme une girafe qui a perdu une patte ou à la tabakha qui a fais le couscous qu'elle se croyait qu'elle cuisinait pour appelés de l'armée.
Mon père est comme elles, mais il paraît que depuis qu'il a épousé ma mère il a appris à se modérer. Je n'oublierai pas le regard que ma mère lui  avait lancé le jour où un proche est venu déjeuner chez nous. Je n'ai jamais compris pourquoi il est proche, lui on a l'impression qu'il vient d'un autre monde.
Ce jour la, ma mère a fait du kbab, frites et sauce à la viande. Quand le proche a vu les frites, il a dit à ma mère khalti les frites c'est haram. Mon père lui a immédiatement répondu : " Si c'est haram, prends  seulement la sauce." Le proche a répondu que la sunna dit que quand on est invité à manger chez les gens, on mange ce qu'ils nous offrent et il a pris des frites et de la sauce. Mon père n'a pas pu se retenir malgré le regard sévère de ma mère, il lui a demandé si la sunna dit qu'il faut manger ce qu'on t'offre,  mangeras-tu du porc si on te l'offre ?
 Le proche a répondu :
- Abadan c'est haram !
Mon père, ignorant toujours le regard de plus en plus  insistant et sévère de ma mère, il lui dit :
- Mais tu viens de dire que les frites c'était haram mais tu es en train de les manger ! Est ce que le haram devient halal quand on est un gros mangeur et qu'on se sert toute frites illicites sans penser aux autres ?
Ne tenant plus, ma mère a changé de sujet en demandant au proche qui avait la bouche pleine s'il travaillait toujours à l'usine des brosses à dents. Mon frère et moi, on s'est regardé et on a éclaté de rire parce que le proche est farmach. Alors là, ma mère s'est vraiment mise en colère, elle nous a ordonné de quitter la table.

Faut-il dire ce qu'on pense au risque de blesser les gens ou se taire et garder son opinion pour soi ? Je ne comprends pas ces gens qui se sentent obligés de faire des compliments ou de dire quelque chose qu'ils ne pensent pas.
Pour moi, c'est de l'hypocrisie !

Makhlouqiate
Le 03 février 2011

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire