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dimanche 12 février 2012

Coincée, va !



Coincée, j'ai été traitée de habssa, coincée, par un collègue parce qu'il je lui ai demandé poliment, au début, de boutonner sa chemise!
Ce n'est pas tant les mots qui importent, mais ce qui  me désole, c'est cette facilité qu'ont certains de nous mettre une étiquette parce que nous avons des principes et tenons à ce qu'ils soient respectés, quand nous-mêmes respectons les leurs.

Au travail, nous n'avons pas de cantine, nous avons une salle qui nous sert de cuisine, de cafétéria, de tribunal pour régler les problèmes entre colléègues pas toujours à l'amiable mais on les règle tout de même, de conciergerie car c'est là ou le tmenchir a lieu à huis clos.
Quand il m'arrive de déjeuner au bureau, je vais dans cette salle m'asseoir avec les collègues et manger ce que j'achète à la rôtisserie ou à la pizzéria ou ce que je commande chez la dame qui fait des mhadjebs chez elle. J'ai arrêté d'acheter ses mhadjebs le jour où je l'ai vue se moucher dans sa main ensuite essuyer sa main sur le torchon avec lequel elle couvrait les mhadjebs.

Le jour où j'ai été traité de coincée par le collègue, je mangeais ma pizza tranquillement dans cette pièce, en discutant avec deux collègues qui mangeaient des sandwichs dégoulinant de harissa et de crème fraiche.
Le déjeuner se passait bien, même si la conversation n'était pas intéressante. On parlait de faux cils permanents. Une des collègue disait qu'elle voulait bien se faire une extension de cils, cela lui éviterait de se mettre du mascara tous les jours. Sincèrement, je la vois mal avec de longs cils, parce qu'elle a un petit visage, les longs cils feraient effet petits éventails sur ses yeux. C'est une question de goût après tout.
Parlant de goût, ma pizza avait un arrière-goût de mouskoutchou. Bizarre.

Alors qu'on papotait et mâcher en même temps, arrive un collègue avec son sandwich et son parfum Azzaro qui donne le vertige. Le parfum c'est le collègue qui le porte et il en met beaucoup, on dirait qu'il veut camoufler une autre odeur. Maâlich, on va supporter son parfum pendant le déjeuner.
Mais voilà qu'il se met en face de moi. Déjà qu'il m'est antipathique. Maâlich, on le supporte le temps d'un déjeuner de quelques minutes.
Son sandwich a été malmené et ressemble à une rouina à vous couper l'appétit. Maâlich, on supporte le temps d'un déjeuner de quelques minutes. .
Sa chemise est déboutonnée jusqu'au nombril. Là, je regrette, pas de maâlich. Mon maâlich a des limites.
Et déjeuner en face d'un collègue qui a une chemise ouverte découvrant son nombril, des touffes de poils frisés, on dirait des pelotes de laine qu'un chat a malmené en jouant avec, est la limite de mon maâlich.
Je lui ai demandé poliment de fermer sa chemise, en lui disant que la vue de son torse frisé me gênait, que je le trouvais indécent, sinon si il pouvait aller s'asseoir ailleurs.
Au début, il m'a regardée comme s'il n'avait pas compris, puis il m'a dit que j'étais une habssa, une frustrée qui n'avais jamais vu de torse d'homme, et que si je ne supportais pas la vue d'un homme viril, j'avais un grand problème et que je n'avais qu'à changer de place.
Mais, il exagère ! J'étais assise là avant lui, je discutais de faux cils et de regard captivant avec mes deux collègues, il s'amène avec son parfum li nawad el mouta, son sandwich mrawen et son torse de caniche frisé, il me traite de coincée et me demande de changer de place ! Et puis quoi encore ! Il veut aussi que je lui prête mon lisseur pour se lisser les poils de son torse de sardouk mhenni !

Des torses, j'en ai vu à la plage, et de plus beaux, je ne suis pas farouche. S'il veut se promener le torse nu, c'est son affaire, mais qu'il ne vienne pas l'exposer et me l'imposer durant le déjeuner en plus ! Et pis d'abord, ce n'est pas une tenue pour bureau ! Vu le règlement de l'entreprise.

Vouloir un peu de décence, c'est être habssa, coincée ? Yakhi halla , yakhi !

Makhlouqiate
Le 12 mai 2011

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