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dimanche 16 novembre 2014

Ma femme va accoucher !





C'est le cri de détresse d'un collègue qui a reçu un sms de sa femme enceinte paniquée, qui commence à  perdre les eaux qui l'alerte en le sommant de renter tout de suite à la maison.
Un sms ! Kifache, la poche des eaux se fissure et toi, tu envoies un texto ! Il faut appeler, ya madame, parler, crier, alerter la NASA, qu'elle vous envoie une navette spatiale pour aller à la clinique, car avec les barrages des gendarmes, les bouchons, vous n'y arrivez pas à  temps ; parce que le bébé quand il veut pointer sa tête, il ne  vous envoie pas de texto, il fait des chichis : il vous bouscule, pousse avec la tête, se ravise, fait une cabriole et il pousse avec les pieds, pour donner du travail  sages-femme aux visage revêche.
Ihabel malih kbal ma ezzid.

Parlant de sage-femme. Il y en a qui ne sont pas du tout faites pour le métier. Elles n'ont aucun respect pour leurs patientes, elles en font  leurs souffre-douleur. Elles les engueulent, elles leur font des remarques désobligeantes : "Quand tu concevais ton bébé, tu criais de plaisir et maintenant tu nous casses les tampons"
Wach dakhlek yal ghayoura, yal hassada, yal mesmouma ya li malhaktich la3nab, ya li tu n'as pas crié de plaisir !

Une connaissance, qui a trois enfants à son actif, m'a dit que les bébés se donnent le mot pour faire leur sortie à des heures impossibles, histoire de se venger de ce monde qui les contraint à lui appartenir contre leur gré. Ils  n'ont rien demandé. Non, mais !
Un avant-goût de nuits blanches pour les futurs parents.
Rana djinak, baki 3la khir hnak
 
Cette connaissance qui est plutôt l'amie d'une copine de longue date. Au fait, pourquoi dire "de longue date" ? Une date n'est pas longue. Elle dure une journée, même à l'écrit, elle ne prend pas beaucoup de place, à moins de l'écrire en japonais ou en chinois. C'est comme dire "faire le couloir", si je ne connaissais pas le sens de cette expression, je penserais à nettoyer le couloir ;  j'imaginerais el bidoun wa nachaf, el djebba mgachta et en avant, nettoie-moi ce couloir ! Alors que l'expression veut tout simplement dire "être pistonné".
 Chez  nous, on fait le couloir, le hall, la loggia, les escaliers  rien que pour avoir un S12.
Simplement fi wahed lebled !

L'amie de ma copine a passé une nuit calvaresque  à son deuxième accouchement. Sa mère, sa belle-mère, son mari, ses sœurs, sa belle-sœur l'accompagnaient. Il ne manquait que Sellal pour tenir un discours sur  moustakbel el walalid.
La sage-femme qui a vu toute la tribu dans la salle d'attente, leur lança méchamment : " Wach hsabtou 3ars hna !". Il paraît que la maman, qui n'est pas commode, s'est disputée avec la sage-femme. La sage-femme, pour se venger, a interdit à toute la kabila d'entrer dans la salle d'accouchement pour prendre des photos du bébé, sauf au mari qui a failli passer dans l'autre monde men el khal3a ta3 l'accouchement.
Za3ma le sexe fort !

Après son cri de détresse, le collègue descend l'escalier sans dire un mot, les yeux rivés sur son portable.
C'est comme ces gens qui quand on leur parle, ils gardent les yeux sur leur téléphone et répondent soit en clavardant, soit en marmonnant un "Une minute, je dois répondre." ni pardon ni assamhouli.
Ils ne peuvent pas se séparer de leusr portablee. Ils se réveillent au milieu de la nuit pour vérifier s'il est toujours à leur côté. C'est fou ! On devrait leur greffer des smartphones à la place du foie.
Djil smartfonizi

En descendant l'escalier, les yeux rivés sur son mobile, l'inévitable arriva. Il rate une marche. Allah Akbar ! Il tombe de tout son long, un long de p'tit poucet  précisons-le car il s'est étalé sur une seule marche.
Sidi men bekri mlih, zadlou lahwa wa rih.

Je ne comprends pas ces maris qui perdent les pédales quand leurs femmes accouchent, qui tombent dans les pommes... Tkol houma li rayhin yawaldou !
Si Eve avait compté sur Adam pour perpétuer la race humaine, elle se serait retrouvée seule avec un homme collé à sa feuille de vigne dans un paradis semé d'embûches.
A3la ettoufahou, khala 3archou.

Hamdoulillah, le collègue n'a pas eu de fracture, juste une foulure à la cheville droite.  Pendant qu'il était aux urgences, sa femme ne cessait pas d'appeler le réceptionniste pour s'enquérir de son état  de santé ; parce que sidi lemfarfech, son époux, a cassé son téléphone en dégringolant dans l'escalier.
Entre temps, sa femme est allée à la clinique avec sa mère et sa sœur. Elle y a passé tout l'après-midi pour qu'à la fin, on la renvoie à la maison. C'était une fausse alerte.
Le bébé dar fi halou.

Aïcha wa  bendou sont rentrés à la maison, l'un clopin-clopant, l'autre maudissant toute la race  humaine.Deux jours plus tard, un joli poupon est venu égayer leur foyer.
Yatraba bi saha wa lahna !







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