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samedi 6 juillet 2013

C'est décidé, il démissionne !






Monsieur le Directeur

J'ai le plaisir, avec un pointe de tristesse, de porter à votre connaissance que je démissionne de mon poste que j'occupe depuis trois ans. L'année dernière, j'étais déjà démissionnaire, mais vu la difficulté à trouver un autre emploi, je me suis suis résigné à mon tort à rester chez vous, dans ce bureau qui sent le chien mouillé. Mieux vaut tenir que maigrir, vous me l'accorderez.

Parlant de chien, l'autre jour, c'était moi qui avais lâché la bouboule de poils au museau écrabouillé que vous appelez chien.
Un chien, Monsieur, a des crocs puissants qui broient viande et os, pas une dent sacrée. Un chien, quand il aboie on l'entend de là-bas ; vous ne pouvez pas voir, de là où je suis à là-bas que je vois d'ici, il y a au moins un kilomètre.
C'est moi qui l'avais lâché. Je tenais à vous le dire. Il n'arrêtait pas de croasser comme une grenouille aspergée d'eau bénite. J'ai eu tort, je  suis désolé pour le désagrégement qu'elle a causé dans sa course. Ce n'est pas de ma faute, si ce que vous lui donnez à manger rend son colon nerveux.
Vous l'avouer sans peur me soulage. Je peux enfin chlorophyller ma conscience qui m'empêchait de fermer les deux paupières.

Comme mon contrat de travail ne comporte pas de termes précis, je profite pour m'arrêter à l'anglaise. Je quitterai l'entreprise le 27 du mois courant, je ferai la passerelle puisque le 28 et le 29  coïncident avec le week-end. Ce n'est pas avec une journée de travail de l'un de vos employés que vous allez masser des profits.

Je vous saurais gré de bien vouloir confirmer, dans les plus brefs délits, votre accord pour cette demande afin que je me débarrasse de ce sentiment de culpabilité que je n'arrive pas à saisir. Je vous avoue que vous voir tous les jours sachant que je vais vous quitter me désole et me soulage à la fois. On ne quitte pas de gaieté de cœur un cheval de course emballé devant une biche craintive.


Je vous prie d'abréger, Monsieur le Directeur, l'expression de mes sentiments attristés et d'accepter
celle de la plus haute liberté.

M. S
 
p.j. la laisse de bouboule









2 commentaires:

  1. Ah ! Ça me remet en mémoire mes démissions récurrentes, souvent sur un coup de tête comme seuls les Béliers savent en donner :))

    Ceci dit, on voit bien que le signataire de cette lettre en a gros sur la patate et ne se gêne pas pour faire savoir ses quatre vérités à son employeur. En plus, non seulement il n'y va pas du dos de la louche, mais c'est vraiment limite humour noir...

    Une lettre percutante.


    P.S: Ne pouvant éditer le précédent commentaire, je l'ai supprimé puis reposté corrigé ;-)

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  2. C'est juste une lettre de démission d'un employé maladroit.

    Bien à toi.

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