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mardi 6 novembre 2012

Au cimetière




Comme le veut la coutume, après la prière de l'Aïd, on va rendre visite aux voisins et aux proches, nqabalou aâlihoum. Chaque paire de bises quand elle n'est pas multipliée par quatre, nous prend entre quinze et quarante minutes par visite. Il y en a qui vous retiennent  pour vous dire ces derniers temps, ils ne dorment pas et ne mangent  pas assez, "mghrifa, ma nzidtch".  Aala biha derti lakhdoud  Elle parle, elle se plaint : "Yahasrah aâla zmen". Wach men zmen, ana tani aândi zmen, mais tu n'y étais pas.  Tellement saraâtna qu'en la quittant, on oublie de lui donner l'assiette de gâteaux qui lui était destinée. On en avait cinq autres à offrir. Heureusement que les autres personnes n'étaient pas aussi bavardes qu'elle. Elle chlouk ? Bouh, c'est khalti Hassiba de l'autre quartier où nous habitions quand j'étais enfant.

Avant de rendre visite aux proches et leur offrir l'assiette de gâteaux, nous sommes allés au cimetière, nous recueillir sur les tombes de nos chers qui nous ont quittés. Qui dit cimetière, dit pleurs.  Gare à celles qui ont mis du mascara, elles en resortent avec des yeux de gazanna  qui revient d'un colloque de gazanate..

Comme tous les chers disparus de la famille reposent dans le même cimetière presque côte à côte,  nous nous y sommes retrouvés, mes cousines, cousins et la grand-tante.
La grand. tante ne peut plus marcher. Comme les allées du cimetière sont impraticable en chaise roulante, il fallu la porter. L'un de mes jeunes des cousins abaha, l'a portée sur son dos. Maskin !  Elle lui  donnait des coups sur la tête sn lui disant : "Essaraâtni, chaârek msabek sentent pomadate essardine.".
Il s'était mis du gel dans les cheveux  Wach il s'était mis ? Faregh kamal el qarâa taâ gel fi chaârou !

On lui a fait tous fait la bise et on a tous eu droit à une remarque de sa part.
A un autre cousin, elle  a dit : "Rak bel costume,a âmbalek djit lel hafla taâ
el istiqlal", parce qu'il portait un costume, une chemise blanche et une cravate rouge. A une cousine : "Wenti  mazelki maâ laqraya, habiti tazewdji maâ ettablo". A moi : "Mazal diri khdaymek el taht el taht ?"
Moi el taht el taht ? Jamais ! J'aime travailler en solo sans jamais déranger les autres.
On l'adore, la grande-tante.

En face de là où nous étions, une femme est venue se recueillir une tombe envahie par les mauvaises herbes. "Qbar el menssi", a  fait remarqué une cousine celle qui va épouser ettablo.  La dame portait un hijab noir, des chaussures wahda fiha talon, l'autre ma fihach. Elle a arraché quelques herbes. Six paires d'yeux suivaient ses mouvements. Elle a mis un tapis sur les herbes arrachée. Les six paires d'yeux ne la quittant pas des yeux. Elle a enlevé ses chaussures. Les six paires d'yeux..... .Elle a sorti une bouteille d'eau, un verre et serviette  de son grand sac. Les six paires d'yeux attendaient la suite, mais elle ne vint pas.
Comme nous tous, ma grande-tante n'a raté aucun fait ou geste de la dame, elle dit : "djat adir pique-nique, hadi". Elle s'adresse à mon père : " Va lui acheter des merguez, tachwihoum fel chems."
Mon père d'un air sérieux :
- Ya el hadja, barkayna
- Habite tbakamni.
- Lala ya el hadj, mais khali nass tranquille
- Djak laâqal el youm. Wach men faylassouf mate wa khalalek aâqlo ?
- Ya el hadja, rana fel djabanna
La grande-tante à ma  mère :
- Wach dertil li moula bitek, ya bent khti. Rahou.. . ?
Mon père adore ma tante.

La femme d'en face était maintenant bien installée sur son tapis entourée de son sac, sa bouteille et sa serviette. Tout à coup, elle se mit  à pleurer. Etnawah.
Elle sest 'arrêtée de pleurer,elle a pris une verre d'eau. s'est essuyé les lèvres et s'est remise à pleurer.
Un akhina qui passait, s'est arrêté à sa hauteur et lui a dit à pleureuse :'
-  Hram labka aâla mouta, el hadja
Et ma grande-tante, avocate des nawahate, lui dit :
- Khaliha tebki. Hetta labka habitou tamenaâouh aâlina.
- Allah Yakdik wa Yahdina
Et il a continué son chemin.

Ensuite, la tante s'adressant à la pleureuse :
- Bessah nti raki rayha tnawdina el mouta bel bka dialek. Ma taârfich tebki ki nass.
Mon père s'adressant à ma tante :
- Ya el hadja...
Ma tante s'adressant à ma mère :
-  Ahakmi fi radjlek. Il me cherche, il va me trouver.
Ma mère s'adressant à nous tous :
- khlasset zyara, aya n'rouhou
Le cousin aux cheveux gelés à ma tante :
- Viens tata, que je te porte jusqu'à ton fauteuil
 La geande-tante s'adressant à un autre cousin :
- Erfadni nta, khouk asraâni bel pomada el badjidj.
Dans la voiture, mon père à ma mère :
- Ta tante...
Ma mère lui coupant la parole :
- Khali ma tante tranquille.
Mon père me regardant dans le rétroviseur :
- Makhlouka, ta portière n'est pas bien fermée
Moi m'adressant à la petite cousine qui est venue avec nous :
- D, ferme bien la porte.
La petite cousine à mon père :
-Ça y est dédé, tu peux démarrer maintenant
Ma mère à mon père :
- Arrête, j'ai oublié de donner l'assiette de gâteau à ma tante
Mon père à moi :
- Va lui donner son assiette de gâteau à el hadja
Moi à ma grande-tante :
-  Tata, voici ta part de gâteaux
La grande-tante à mon cousin  qui peinait à lui attacher la ceinture de la voiture :
- Aâmbalhoum, rani nessana ghir fel gâto dialhoum
Le cousin s'adressant à moi :
- Au revoir Makhlouka, on s'appelle.
Moi pensant :
- Depuis quand on s'appelle ?  Djdida hadi !

Ma mère à moi :
- Wach qalatlak ?
Mon père à ma mère :
- Que veux-tu qu'elle lui dise ?
Ma mère à la petite cousine :
-Tu veux un gâteau, pupuce ?
Et mon père qui regarde ma mère de travers.
Et ma mère qui sourit en l'ignorant.
Et moi qui me demandant :
Pourquoi ma mère a donné un gâteau à la pupuce sachant que mon père a horreur que l'on mange dans sa voiture !

J'adore ma famille.







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