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dimanche 12 février 2012

Tout le monde va à la plage

J'adore aller à la plage en famille ou avec des amies. J'aime nager quand l'eau n'est pas trop froide parce que elle donne la chair de poule et des lèvres violettes comme celles de ceux qui fument beaucoup ou celles des acteurs des films hindous.

J'aime nager là où il n'y a pas  d'algues, parce que quand on fait un plongeon on ressort avec la tête couronnée d'une belle algue verte, et aussi elles s'accrochent au maillot dans des endroits un peu gênant à retirer.

J'aime nager où il n'y a pas de déchets ou de sachets de lait vides qui flottent sur surface de l'eau. Je me demande qui vient à la plage avec du lait en sachet, c'est pour faire du rayeb peut-être.

J'aime aussi nager quand il n'y a pas trop de vague parce que les vagues font glisser les maillots et c'est la honte après.

J'aime aussi nager surtout quand il n'y a pas ces frimeurs qui font les marioles avec leurs jet ski. Ils sont dangereux, ils s'approchent trop de la côte même si les maitres nageur sifflent tout le temps pour les faire éloigner. Des fois, il y a des bagarres entre eux et des attroupements se forment et impossible de voir l'eau si on est assis sur le sable et impossible de sortir de l'eau si on est en train de nager.

Chez nous, dès qu'il commence à faire beau, on va soit à la forêt faire un pique-nique pas toujours réussi, car il y a souvent des couples qui par leur comportement irrespectueux provoquent la colère des familles qui n'hésitent pas à désigner un comité sur place, qui se charge d'aller leur parler et les rappeler à l'ordre. Cela finit généralement en dispute verbale violente entre les deux partis et beaucoup plient bagage et rentrent chez eux oubliant bien sûr de nettoyer après eux.

Soit on va à la plage, on y passe toute la journée sous le parasol ou allongés sur un transat ou sur serviette à même le sable à se crémer le visage et les bras et à déranger celle ou celui qui est allongé à coté de nous pour qu'il ou qu'elle nous mette de la crème sur le dos qui partira aussitôt qu'on s'allonge sur le dos.

Contrairement au pique-nique, où tout le monde somnole à l'ombre et ou on n'ouvre qu'un oeil que pour manger ou crier après les enfants qui s'ennuient parce que leurs parents dorment ou lisent et ne veulent pas être dérangés, à la plage on en voit de tout et il se passe beaucoup de choses.

On ne peut parfois même pas se concentrer sur son bronzage tellement ça bouge, ça drague et ça crie autour de soi..
Il y a toujours un groupe ou plusieurs qui jouent au beach tennis ou beach ball comme certains aiment le prononcer avec un accent anglais.
Eh bien sur ça ne rate, leur balle atterrit toujours sur nous et à chaque fois l'un des joueurs nous dit  :"Samhili" ou "pardon".
Je me rappelle une fois, un homme âgé a été frappé par une balle à deux ou trois reprises, à la fin, il a pris la balle, l'a trouée avec un couteau et l'a jetée très loin dans l'eau et a continué à lire son journal comme si de rien n'était.

Si ce ne sont pas ces joueurs qui nous dérangent, ce sont alors ceux qui passent en courant devant nous alors que nous sommes allongés, du coup on a du sable qui nous colle au corps parce qu'on vient juste de mettre de l'ambre solaire.
On se lève à contre-coeur pour aller nous rincer dans l'eau, tout en maudissant le gosse ou l'adulte qui a provoqué la tempête de sable et on revient à notre place, mais cette fois on barricade tous les passages avec nos affaires :
glacière, chaussures et sacs, pour que personne ne passe par là et  ne nous dérange plus.

Mais voilà, qu'une famille nombreuse arrive !
Chaque enfant de cette famille portant dans ses bras soit deux ou trois cabas, soit une cocotte minute, soit une meïda, soit des tabourets, soit des tapis et des serviettes, soit une pastèque, soit un sac plein de pain, soit une chambre à air d'un camion, tandis que la mère porte la grande glacière et le père porte le parasol.

Quand on voit arriver une telle famille, on se demande si elle est venue pour passer la journée ou pour camper.
On les regarde s'installer et on les surveille de peur qu'ils ne se mettent trop près de nous. Ils nous font oublier pour un moment, les joueurs de tennis, les jet set, etc.

Le père met le parasol dans  le sable pendant que toute la famille le regarde, lui indique la direction pour mettre le parasol, lui les ignorant plante le parasol où il veut ; mais plus tard la mère profitera de son absence, changera la position du parasol.





Ensuite, la mère s'occupe de l'installation, les cabas, les tapis et les chaussures, la glaciéèe, la cocotte minute et le sac de pain sous le parasol. La meïda, les tabourets autour  du parasol.  L'un des fils se charge de mettre la pastèque et les bouteilles de coca dans le sable près de l'eau, qui par la suite vont être le calvaire des personnes qui font le safa wa le marwa sur le bord de l'eau, car à chaque passage ils se prennent les orteils dedans, se font mal et continuent leur chemin en boitant.


Une fois la famille installé, les enfants vont nager et les parents se mettent sous le parasol. Le père allongé sur un des tapis et la mère assise prés de la glacière et personne n'a le droit de la toucher sauf elle.

On oublie cette famille, et on continue à bronzer ou à lire ou à regarder le bel homme ou la belle jeune fille qui viennent de passer, jusqu'au moment ou la mère décide d'aller nager avec sa jebba. Tout le monde la regarde et attend le moment de la voir sortir de l'eau.

De toute façon, dès qu'une femme ou une jeune fille en maillot, jebba ou hijab, se lève pour aller nager tout le monde l'observe. On la suit des yeux jusqu'à ce qu'elle plonge dans l'eau.
Des fois quand elle refait surface, elle se voit entouré de plusieurs hommes, à se demander d'où ils sortent parce qu'avant son plongeon il n'y avait personne.

Aujourd'hui, il est conseillé à toutes les filles, pour ne pas être reconnus, de mettre de grosses lunettes de soleil quand elles sont sur la plage en maillot ou autre, parce qu'il y a des gars qui n'ont aucun respect, qui les photographient avec leur portable pendant qu'elles bronzent, nagent, mangent, boivent, marchent ou jouent, après ils mettent ses photos sur Youtube ou sur Facebook.

Sinon à part cela, et à part les vendeurs de beignets et de thé chaud à la criée, la musique à tue-tête, les coups de soleil malgré l'huile solaire, la circulation infernale à la fin de la journée sur le chemin du retour il n'y a pas mieux qu'une journée à la plage pour se détendre.

makhlouqiate
Le 06 avril 2011

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