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dimanche 12 février 2012

Tout le monde a raison

Tout le monde veut avoir le dernier mot, raison ou pas raison quitte à passer au tribunal. On est prêt à en venir aux coups de poings et au crêpage de chignons pour avoir raison. Si ce n'est pas malheureux !

On ne peut plus donner son avis sans qu'une armée d'autres avis contraires nous tombe dessus. Heureusement que les mots ne sont pas des balles sinon on devient tous des passoires.

Tout est sujet à dispute, mais alors tout! Partout et à tous les niveaux. Ceux qui n'ont pas de voix qu'ils ne se fatiguent pas à se faire entendre, on ne les calculera même pas.

Hier, au marché pendant que j'attendais mon tour chez le vendeur de pois chiches et de coriandre parce que deux femmes discutaient de l'odeur du kosbor, coriandre, que l'une d'elle tenait dans la main. Elles le humaient à tour de rôle.
L'une était persuadé que ce n'était pas du kosbor parce qu'il n'avait pas l'odeur de kosbor, l'autre lui affirmait que c'était du kosbor et qu'elle n'était une novice en cuisine  et ce n'était pas elle qui allait la lui apprendre.
L'autre femme qui tenait le bouquet de kosbor lui a répondu qu'elle connaissait bien l'odeur du kosbor parce qu'au bled chez ses beaux-parents, il y en avait et qu'elle était mieux placée pour reconnaître l'odeur du vrai kosbor.

Le vendeur, un jeune homme au visage plein de points noirs qui ne demandent qu'à être percés, s'est énervé. Il a arraché le bouquet de la main de la femme et lui a dit que puisqu'elle avait des beaux-parents qui avaient un jardin de kosbor qui sentait le kosbor, qu'elle aille le cueillir là-bas.
L'autre femme a commencé à rire parce que djatha 3la qalbha.

Moi, je n'ai pas osé vérifié si le kosbor était du kosbor ou pas. Je l'ai acheté et j'ai fait semblant de ne pas avoir vu le sourire du vendeur quand il m'a rendu la monnaie, et je suis partie.

Au travail, c'est pareil. Tous pensent avoir raison. Pas plus tard que la semaine dernière, il y a eu une autre discussion houleuse entre les collègues. Au sujet de quoi? Au sujet d'une lampe !
Une collègue, celle qui s'est fait des mèches qui ne lui allaient pas et que personne ne voulait le lui dire, s'est plainte parce que la lampe de son bureau n'éclairait pas bien et qu'elle ne voyait pas très bien quand elle écrivait. Une autre collègue voulant la taquiner, lui dit que ce n'était pas peut-être pas la lampe qui n'éclairait pas que c'est elle qui avait besoin de lunettes.
Alors, elle lui a tout de suite répliqué : "Moi, au moins je n'ai pas 3aynin el 3ankbout comme les tiens."
Un collègue, celui qui sort avec la collègue qui venait d'être accusée d'avoir des yeux d'araignée, et qui veut le cacher parce qu'il  marié, a intervenu pour calmer les choses. Il a dit à la collègues aux mèches pas belle, qu'on devrait tous s'estimer heureux parce qu'on avait de la lumière et parce qu'il y avait des gens en Algérie qui n'ont ni électricité, ni gaz ,,ni eau.
Un autre colléèue l'a entendu, lui a dit : "Arrête ta propagande. S'il  y a des personnes qui n'ont ni électricité ,ni gaz c'est parce qu'elles n'ont pas payé leurs quittances. l'Etat n'est pas une vache à lait ".
L'autre, le marié, lui a demande :
- Est ce que tu les connais pour les traiter de profiteur s ? Je sais de quoi je parle.
L'autre lui a répond,
- Moi aussi je sais de quoi je parle et je sais qu'il y a  beaucoup de personnes de bras cassés, après elles accusent l'Etat.
Le  marié, commençait à s'emporte, ses lèvres tremblaient. On ne comprenait plus ce qu'il disait.
Ils ont continué à se disputer pendait au moins une heure et chacun savait mieux que l'autre de quoi il parlait.
Entretemps, la collègue aux mèches  mal faite était retournée dans son bureau et a échangé sa lampe avec celle d'un autre collègue.
Et l'autre collègue, qui s'est fait traité de 3aynin el 3ankbout, s'est refait le maquillage et a bien tracé ses yeux à l'eye liner.

Chez moi, à la maison on discute aussi sans vraiment se disputer, surtout mon frère et moi. Il croit toujours qu'il sait mieux que moi, mais je ne me laisse pas faire.
Je discute avec mon père et c'est toujours lui qui a raison quoique je dise ; par contre, il donne toujours raison à ma mère.


Désormais, il faudra annoncer la couleur avant d'émettre un avis.
On lèvera le pouce pour annoncer que ce qu'on va dire est en accord avec ce qui a été dit, et là, l'interlocuteur nous sourira et nous écoutera avec plaisir.
Ou on lèvera l'index pour annoncer qu'on n'est pas d'accord avec ce qui a été dit, et là, l'interlocuteur ne nous laissera pas placer un mot et on se mettra tous à crier et personne n'écoutera l'autre.
Et il y aura ceux qui ne lèveront ni le pouce ni l'index et qui n'auront pas suivi la discussion, mais parleront pour répéter des mots qui ne sont pas à eux, qu'ils ont écouté ou lu ailleurs.

Ces babaghayou auront pour ennemis le groupe du pouce levé et le groupe de l'index levé. Du coup, le groupe du pouce et de l'index levés deviendront solidaires. Iils formeront une coalition et s'attaqueront aux babaghayou.
Une fois les babaghayou écartés, le groupe du pouce et l'index levés oublieront leur coalition et reprendront leurs disputes verbales jusqu'au KO.

Makhlouqiate
Le 05 mars 2011

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