Aujourd'hui, je n'ai pas envie d'aller travailler. C'est comme ça ! Je
n'en ai pas envie !
Pas envie de me préparer, de me casser la tête en me demandant si je dois mettre une robe ou un pantalon. Si je me décide pour le pantalon, il faut que je trouve un pull qui va avec. Un autre cassement de tête. Si je me décide pour la robe, il faut trouver les chaussures qui vont avec. Quand les chaussures sont trouvées, c'est les bas qui sont filés, aucune paire potable... Mais pourquoi, je les garde !
Je n'ai pas envie de prendre le bus, d'entendre le receveur me dire : "N'ti samta wa ma tafahmiche", parce que j'insiste pour payer mon ticket quand il me dit : "Rouhi khti, el ticket men aândi el youm.".
Je peux très bien aller en voiture tous les matins au bureau avec mon père, mais il me stresse. Une fois, j'ai tardé dans la salle de bains avec le brushing et mon père n'arrêtait pas de frapper à la porte pour dire qu'il allait être en retard à cause de moi. Quand je suis sortie de la salle de bains, il m'a regardée et m'a dit : " Tu as passé presque deux heures là-dedans et pour en ressortir ressemblant à la même Makhlouka qui y est entrée tout à l'heure."
Je n'ai pas envie d'arriver au travail et écouter les histoires de cœur du jeune gardien. Il tombe amoureux au moins une fois par semaine et il tombe toujours sur des filles qui le trompent. La dernière qu'il a connue, l'a trompé sur l'autoroute, il l'a vu monter dans une voiture.
Pas envie de trouver au bureau des collègues curieuses qui me demandent de me lever pour voir ce que je porte et qui font des réflexions après ; alors que leurs tenues, à elles, ressemblent à un tableau de Picasso. Ou d'autres qui viennent me dire : "Tu fais cela et ceci" parce qu'ils sont placés plus haut dans la hiérarchie, alors qu'ils passent leur temps à discuter d'un bureau à un autre en emportant leur verre de thé et en faisant tomber des gouttes sur la moquette.
Je n'ai pas envie de manger un sandwich à midi ; d'être obligée d'aller l'acheter au même endroit parce que c'est à côté du bureau. Une fois, j'y ai acheté un sandwich pour le déjeuner. Quand je suis arrivée au bureau je l'ai ouvert pour mettre plus de sel et qu'est-ce que je trouve ? Un morceau de torchon bleu ! Ça m'a coupé l'appétit sur le coup. Quand j'y suis revenue le lendemain et j'ai dit au vendeur que j'avais trouvé un morceau de torchon dans le sandwich, il m'a répondu : " Waâlach ma msahtich bih yeddik wa foumek ?". Je ne suis plus retournée chez lui.
J'ai envie de rester à la maison, de traîner en pyjama, les cheveux pas coiffés, pas maquillée, pas de cils qui collent, pas de bagues qui font enfler les doigts, pas de souliers qui font mal aux petits orteils, pas de bus à prendre, pas de collègues à supporter et surtout, je vais me régaler à midi avec les restes de techhtchoukha que ma mère a fait hier parce que c'était l'anniversaire de mon père. C'est son plat préféré.
Makhlouqiate
Le 24 janvier 2011
Pas envie de me préparer, de me casser la tête en me demandant si je dois mettre une robe ou un pantalon. Si je me décide pour le pantalon, il faut que je trouve un pull qui va avec. Un autre cassement de tête. Si je me décide pour la robe, il faut trouver les chaussures qui vont avec. Quand les chaussures sont trouvées, c'est les bas qui sont filés, aucune paire potable... Mais pourquoi, je les garde !
Je n'ai pas envie de prendre le bus, d'entendre le receveur me dire : "N'ti samta wa ma tafahmiche", parce que j'insiste pour payer mon ticket quand il me dit : "Rouhi khti, el ticket men aândi el youm.".
Je peux très bien aller en voiture tous les matins au bureau avec mon père, mais il me stresse. Une fois, j'ai tardé dans la salle de bains avec le brushing et mon père n'arrêtait pas de frapper à la porte pour dire qu'il allait être en retard à cause de moi. Quand je suis sortie de la salle de bains, il m'a regardée et m'a dit : " Tu as passé presque deux heures là-dedans et pour en ressortir ressemblant à la même Makhlouka qui y est entrée tout à l'heure."
Je n'ai pas envie d'arriver au travail et écouter les histoires de cœur du jeune gardien. Il tombe amoureux au moins une fois par semaine et il tombe toujours sur des filles qui le trompent. La dernière qu'il a connue, l'a trompé sur l'autoroute, il l'a vu monter dans une voiture.
Pas envie de trouver au bureau des collègues curieuses qui me demandent de me lever pour voir ce que je porte et qui font des réflexions après ; alors que leurs tenues, à elles, ressemblent à un tableau de Picasso. Ou d'autres qui viennent me dire : "Tu fais cela et ceci" parce qu'ils sont placés plus haut dans la hiérarchie, alors qu'ils passent leur temps à discuter d'un bureau à un autre en emportant leur verre de thé et en faisant tomber des gouttes sur la moquette.
Je n'ai pas envie de manger un sandwich à midi ; d'être obligée d'aller l'acheter au même endroit parce que c'est à côté du bureau. Une fois, j'y ai acheté un sandwich pour le déjeuner. Quand je suis arrivée au bureau je l'ai ouvert pour mettre plus de sel et qu'est-ce que je trouve ? Un morceau de torchon bleu ! Ça m'a coupé l'appétit sur le coup. Quand j'y suis revenue le lendemain et j'ai dit au vendeur que j'avais trouvé un morceau de torchon dans le sandwich, il m'a répondu : " Waâlach ma msahtich bih yeddik wa foumek ?". Je ne suis plus retournée chez lui.
J'ai envie de rester à la maison, de traîner en pyjama, les cheveux pas coiffés, pas maquillée, pas de cils qui collent, pas de bagues qui font enfler les doigts, pas de souliers qui font mal aux petits orteils, pas de bus à prendre, pas de collègues à supporter et surtout, je vais me régaler à midi avec les restes de techhtchoukha que ma mère a fait hier parce que c'était l'anniversaire de mon père. C'est son plat préféré.
Makhlouqiate
Le 24 janvier 2011
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