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dimanche 12 février 2012

Aïd, mouton et traditions



Comme chaque année, avant l'Aïd, le petit ou le grand, mes copines et moi nous nous rencontrons chez l'une d'entre nous pour le déjeuner, parce que le jour de l'Aïd et les jours qui suivent sont consacrés à la famille.

Cette fois, on s'est retrouvées chez la copine qui garde toujours son sac en bandoulière quand elle est chez elle, ses deux sœurs le font aussi, mais hier elle l'a mis sous le coussin sur le canapé dans le salon où nous étions assises.

Le déjeuner s'est bien passé et c'était très bon. Elle a des doigts de fées en cuisine ma copine, son fiancé sera gâté.
Le café s'est bien passé dans la bonne humeur et des discussions du-coq-à-l'âne.

Pendant que nous prenions le café, une voisine est passée pour demander je ne sais quoi, je n'ai pas bien entendu, j'étais un peu loin.. La copine l'a retenue et l'a invitée à prendre un café avec nous.

Après l'avoir dévisagée à la dérobée et après nous avoir dévisagées une par une, nous avons repris nos discussions.
C'était inévitable, on s'est retrouvées à parler des préparatifs de l'Aïd, du prix du mouton et des traditions et coutumes.

On était unanimes sur les préparatifs : le grand ménage avant, les grandes courses, les nouveaux habits, la coiffeuse, l'aiguisage des couteaux et de la mazabra, dont le nom m'échappe en français, si ça me revient, je l'écrirai en P.-S., et bien sûr du roi de la fête : le mouton.

Nos coutumes se ressemblent aussi : le henné dans le creux de la main et sur le front du mouton.
Une copine nous a raconté que la veille de l'Aïd, après que sa mère a mis du henné sur le front du mouton, sa sœur et elle lui ont mis du vernis à ongle. Elles étaient adolescentes. Quand leur père a vu ce qu'elles avaient fait, il les a criées et leur a dit que ce serait de leur faute s'il ne pourrait plus égorger le mouton, qu'avec le vernis il n'était plus halal pour le sacrifice.
Il est allé voir l'imam chez lui, parce que la mosquée ferme après salate el i'cha. Heureusement, l'imam lui a dit que le mouton était toujours halal pour le sacrifice, qu'il fallait seulement enlever le vernis avant de l'égorger.

La voisine nous a parlé des coutumes de sa famille au bled. Elle a dit qu'elle ne les suivait plus parce que son mari les trouvait illicites.
Elle dit qu'avant que le mouton ne franchisse le seuil, sa grand-mère ou la personne li msami aâliha el kebch, l'aspergeait avec du lait et de la cannelle.
Ensuite, le mouton est mis dans un abri vide ou il n'y a que des bouquets de lauriers suspendus.
La veille de l'Aïd tard la nuit avant le fajr, la personne li msami aâliha et celle qui doit l'égorger parlent, à tour de rôle, au mouton et récitent sourat el fatiha.
On lui a demandé si la personne li msami aâliha le mouton était un enfant ou un bébé qui parlerait au mouton, elle nous a répondu que dans cas, c'est la mère qui le ferait pour son enfant.
On lui a demandé ce qu'ils disaient au mouton. Elle nous a répondu, qu'il le remerciaient d'avance pour ce qu'il ferait pour eux dans l'au-delà, c'est-à-dire les aider à traverser Asirat, le pont de Jahanama.

Avant de quitter ma copine, j'étais la première à partir, j'ai oublié de demander à la voisine de quelle région elle était issue, car cela m'intéresse de connaître les traditions des différentes villes de l'Algérie et aussi des autres pays.

Chez moi, à part le henné dans le creux de la main pour el fel, on ne fait rien d'autre.

Makhlouqiate
Le 05 novembre 2011

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