Rechercher dans ce blog

vendredi 20 juin 2014

Ces gens qui aiment parler





Vous en connaissez des comme ça ? Comme ça comment ? Des gens qui parlent, qui parlent et qui racontent leur vie dès que vous leur demandez comment ils vont.

- Comment vas-tu ?
- Ah si je te raconte !
Ne me raconte pas, yerham el hadj, j'ai du travail à faire.
- L'autre jour, je suis allée chez le dentiste, au lieu de m'enlever la bonne dent, il a arraché la saine.
Bonne et saine, moi pas trop comprendre, mais passons !
- En plus il m'a fait payer, le .... [censure oblige].  Je lui ai dit qu'il était un boucher, qu'il devrait fermer son cabinet et le vendre à un marchand  zhabille.

Du dentiste, on passe au boucher, au marchand d'habits (oui, le marchand zhabille n'est autre que le marchand d'habits), et je vous épargne la suite qui parle du prix de l'armoire en teck achetée chez  El Marikani, le brocanteur, celui  qui s'est remarié pour la septième fois avec une m3awja kima houwa.

- Et je ne t'ai pas dit...
Pitié, ne me dis pas. Pitié !

- La fille de Fati s'est fiancée avec un Chinois musulman.
Koulchi mabrouk. La3kouba lik, m3a un dur de la feuille, j'espère pour lui.
Ben quoi ? El hak youkal, l'écouter parler casse les oreilles !

- Et toi, comment vas-tu ?
J'étais bien avant de te croiser, wallah.

Ce sont des personnes qui ne vous laissent pas placer un mot, qui vous posent des questions et qui y répondent. Du genre : "Wach raki ? Ça se voit  à ton teint ma rakich mliha.". Ou bien : "J'ai pensé t'appeler mais je me suis dit je passe te voir bach ma nsad3akch au téléphone. De plus, le mobile c'est mauvais pour la santé."
Mais nti, ya Duracella, tu es pire, un danger pour l'écorce cérébrale de ceux qui ont la malchance de t'adresser la parole. El tilifoun portable yadécharja mais toi, walou, aucune chance de prendre la tangente, avec toi.

Et je ne vous parle pas des hommes, ces grands bavards. Eux, quand il s'y mettent, il faut non seulement les écouter, ne pas regarder ailleurs, les approuver d'un hochement de tête, mais en plus être muet comme une carpe. Ne vous avisez pas de les interrompre, vous risquez une rafale de regards réprobateurs et un "Tu m'écoutes au moins !", bi technaf, s'il vous plaît.
Ni moins ni plus, tu m'ennuies.

Pour l'anecdote,  un collègue parlant à un autre collègue. L'un parant, l'autre subissant. Le parlant racontait une histoire abracadabrante. Que sa cousine du bled s'est endettée pour acheter deux vaches ; qu'elle a confiées à un voisin car ce dernier avait un grand garage.
Pour qui le garage ? Franchement !

Et que ce voisin (je vous épargne les noms de zwawech qu'ils lui a attribué) a vendu les vaches et lui a fait croire qu'elles s'étaient enfuies du garage car il n'avait pas bien fermé le portail.
L'autre l'écoutait attentivement, tentant  vainement de placer un mot de temps à autre. N'en pouvant plus, il s'est lève et d'un air détaché, a dit au bavard : "Ya khoya, depuis tout à l'heure tu me parles de ta cousine, des vaches qui se sont envolées, de monsieur Seguin le voleur, mais tu as oublié l'essentiel." Le bavard ne comprenant pas, soulèva un sourcil. Et le subissant de poursuivre : "Tu ne dis pas comment les vaches ont été transportées."
Et il est sorti en emportant l'ouvre-lettres du  collègue bavard.
Pourquoi l'a-t-il emporté ?
Affaire à suivre.

C'est comme l'autre qui aime parler de ses rosiers. Il ne cesse pas de...
 Stop ! Arrête Makhlouka !  Si ton père te lisait, qu'est-ce qu'il dirait ?

Il dirait : "Sada3tina, essaoukti chouiya qu'on puisse entendre nos  pensées ! ".

Je n'entends pas les miennes non plus. Je me tais.


 






Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire