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dimanche 17 juin 2018

Grabuge au cimetière

L'Aïd, fête de la rupture du jeûne, et non pas celle du jeune !
Yarham echeikh wa la3djouza !

Le jeune sans chapeau, rahou yet'consuma à petites bouffées au vu et au su de tous. Qastou qassa, lazamel'ha qa3da takhmamiya moustachfawiya.
Sans repère !

Je parle du jeûne qu'on rompt après trente-moins-un-jour de carême. Pourquoi trente-moins-un-jour ? Parce que la lune des pays où l'on jeûne, mindakyetlafel'ha lehseb. Pendant onze mois, elle fait correctement sa rotation, idji chahro Ramadan, elle perd la boussole.
C'est bounatéresque !

Pourquoi compare-t-on la femme à un qmar ? Si ce n'est pour dire poétiquement qu'elle est lunatique. L'qmar dawaye wa dhalame. En une rotation, il assombrit et ton monde et ta race.
Au clair de la lune, mon ami Hmidou !

Le plus important, ikoun syamna maqboule (relisez. c'est maqboule, pas mahboule), le reste n'est que hadra fi 3agba.
Essyam fouq elsan !

Et comme Makhlouqa est une femme, ta3raf Moulaha. Que c'est est une qamra aux yeux de son Makhlouq, quand il est bien luné. Qu'elle a des êtres chers qui l'ont quittée machi bel 3ani, le jour de la rupture du jeûne pas celui du défoncé, elle va leur rendre visite.
Voilà, c'est dit !

Ben quoi ! Ce n'est pas une alien ! Elle vit sur Terre avec des Terriens qui, quand tetlafel'houm la rotation, irouhou idourou 3la el Ka3ba.
Tirage au sort !

Comme tous les ans, ma qabila et moi sommes allées rendre visite à nos chers et regrettés qui reposent dans leur dernière demeure.
Thérapie de groupe !

Rassemblées autour du lieu de leur repos éternel, nous avons d'abord observé quelques minutes de silence, tarahoumène 3la arwahihim.
Ensuite, nous avons arrosé leurs sépultures.
Wa dmou3na siyalla !

Après ce rituel qui n'en est pas un, nous nous sommes mis à discuter, toujours debout autour de notre carré. Nous n'éparpillons pas nos défunts, nous les enterrons dans un même endroit, même s'il y en a qui, de leur vivant, ne pouvaient se sentir.
Quand il faut s'y allonger, il faut s'y allonger !

Tout en discutant, nous scannions les alentours. Il n'y avait pas grand monde. Il n'était que huit heures.
La fortune appartient à ceux qui se lèvent tôt !

A côté de notre carré, côté gauche, ci-gît un homme décédé à 35 ans.
Sa veuve et sa petite fille viennent le voir chaque Aïd. Elles y étaient ce matin.

Pendant qu'elles débroussaillaient la tombe du marhoum, un homme, un vivant, est arrivé, surgissant de nulle part tel un certain aigle noir.
Un fou furieux !

Il a commencé par insulter la veuve éplorée, l'a traitée de femme adultère. Il a ensuite craché sur le bout de chou, l'appelant fille de l'alcoolique.
Et j'en passe !

Mon cousin plus kloufi que moi, a essayé de le calmer, de le raisonner et lui rappeler qu'il est dans un cimetière.
Ahchem 3la 3ardak !

L'autre l'a sommé de s'occuper de ses morts s'il ne voulait pas les rejoindre. Le cousin sereinement (himaroum matta) lui a conseillé de maudire le chitane.
- C'est elle Satan, désignant du doigt la jeune femme. C'est une khada3a qui m'a fait croire qu'elle venait se recueillir sur la tombe de sa grand-mère et je la surprends devant la tombe de son mari !
- Wach fiha ?
- Kifach wach fiha ! C'est ma femme maintenant. Elle doit l'oublier. Elle me déshonore.
- Bouh, il a peur qu'elle le trompe avec un mort, a lancé une dame âgée BGBC.
- Chaddi qadrak ya 3djouzate ennar...
- Ennar takwik wa techwik, lui a lancé une voix émanant de la foule qui s'est massée autour de notre carré et de la tombe d'à côté.
Cilima fi maqabra !

Haw dja le gardien !
- Wach raho sayar hna?
- Ma kan ma dakhlak, lui a répondu le second mari de la veuve de l'occupant de la tombe voisine de notre carré.
- Ahtaram chouia. El youm el Aïd, kho.
- Je ne suis pas ton frère et tu n'as rien à me dire. C'est entre ma femme et moi.
- Prends ta femme et zid fih !
- A3lach djabanate babek ?
- Chouf, kouléch, kouléch, echeikh lala !
Et bang ! Il lui assène un coup de boule à faire pâlir de jalousie l'ex-entraîneur du Real.
A tchi wa iwa iwa !

Le second mari de la veuve a vite repris ses esprits.
- Chaftou, drab'ni ! Rakoum chahdin.
- Ma chafna walou, a rétorqué la dame qui a été traitée d'incendiaire.
Duel bla révolver !

Le 'boulé' a pris sa femme par le bras et la petite fille par la main et s'en est allé sans demander son reste.
1 contre une boule à zéro !

Quelques minutes plus tard, chkoun dja !
Quatre policiers en tenue anti-meute !
- Hetta el mouta dialhoum bel 3assa ! Mout ya guellil bel ghada, a crié quelqu'un, faisant allusion aux personnalités qui sont enterrées dans le coin.




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