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samedi 14 avril 2012

Tout le monde est mufti



Chez nous, tout le monde, du plus petit au plus grand, est expert en fik'h. Tout le monde connaît tous les hadiths, le sahih et le pas sahih. Tout le monde est procureur de la charia.
Il y en a même qui s'improvisent imams dans les cafés et les jardins publics.

J'avais un collègue, qui était bizarre, quand il arrivait au bureau, il enlevait ses chaussures pointus et vernis et mettait des babouches oranges brodées en jaune. Un jour, il a vu un autre collègue qui regardait le JT d'une chaîne française sur son ordinateur, il lui a dit que c'était illicite en Islam de regarder la télé. L'autre collègue un peu étonné et irrité d'être dérangé en plein travail, lui a demandé pourquoi c'est illicite. Il a lui répondu que c'est une trouvaille de mécréants, des chayatin. L'autre collègue le bosseur, pressé de se débarrasser de l'intrus qui est venu le déranger dans son bureau pendant qu'il regardait les infos, lui a demandé alors si internet qui était aussi une trouvaille de kouffar, était aussi illicite. Il a lui répondu que non, qu'internet était utile pour travailler donc bénéfique pour la ouma. L'autre lui a dit : "Alors laisss-emoi travailler".

Une fois, au hammam, une femme en me voyant me laver comme j'ai l'habitude le faire,  m'a dit : " Ya benti, il faut te laver les cheveux d'abord, les sécher, les couvrir, ensuite te laver le corps." Je lui ai dit que je ne voyais pas où était la différence si je me lavais le tout en même temps. Elle m'a dit : " Lala ya benti, il faut faire comme les femmes du rassoul (saws) et des souhaba".
La tayaba qui n'est jamais loin l'a entendue. Elle est s'est approchée de nous et a demandé à la femme si les femmes du prophète (saws) et des souhaba prenaient des dattes ou des oranges quand elles allaient au hammam. La femme en voyant l'attitude de la tayaba, les mains sur les hanches, elle lui a seulement dit : "Allah Yahdik.", et elle est retournée à son bassin qui débordait.

Une autre femme qui a assisté à la scène a dit à la tayaba que c'était haram de se moquer des femmes de notre prophète et des souhaba et lui a cité un verset de je ne sais quelle sourat.
La tayaba lui a répondu qu'elle se moquait des personnes qui prétendent avoir lu le guide beauté des femmes du rassoul et des souhaba.
L'autre femme qui était retournée à son bassin, est revenue et a dit à la tayaba qu'elle était qu'une bourrikouwa, qu'une aâryana, qu'elle ne devrait pas parler des femmes du prophète et des souhaba.
La tayaba s'est jetée sur elle et l'a tirée par les cheveux pour la mettre à terre. Heureusement que la femme n'avait pas de henné dans les cheveux.
Les deux autres tayabette sont venues porter secours zaâma à la femme. Elles faisaient semblant de séparer la tayaba et la femme, mais aidaient leur collègue la tayaba en tirant les cheveux de la pauvre femme.
Après, je ne sais pas comment, c'était devenu une bagarre générale.
La propriétaire du hammam, en voyant la bagarre,  est allée couper l'eau et nous a demandé de sortir de son hammam et que celles qui voulaient se bagarrer n'avaient qu'à sortir dans la rue le faire.
Heureusement, que j'avais fini de me laver. Je suis vite sortie m'habiller ; mais je ne pouvais quitter le hammam parce qu'il fallait attendre la propriétaire, qui se disputait avec les femmes dans el bayt skhouna, pour qu'elle vienne me donner mon porte-monnaie qu'elle avait mis dans le tiroir de sa petite armoire qu'elle fermait toujours à clef.

Ma mère, nous a dit que là ou elle travaille, ses collègues hommes, pas tous, quand ils allaient manger à la cantine ne s'asseyaient jamais sur une chaise qui a été occupée par une femme juste avant, parce qu'il paraît qu'un imam avait dit que c'était comme s'ils s'asseyaient sur les genoux de la femme, et surtout si la chaise est encore chaude.
Mon père a dit à ma mère de dire à ces détraqués de collègues hommes qu'ils mettent leurs noms sur leurs propres chaises pour que personne n'attrape le virus de la stupidité.

Pas plus tard qu'avant-hier, une voisine, une hadja qui a fait quatre oumrate parce qu'à chaque fois elle espérait  mourir à la Mecque et y être enterrée et qui revenait toujours déçue mais avec beaucoup de choses à vendre.
Elle est passée chez nous à la maison pour demander à mon père s'il voulait la conduire l'après-midi chez une parente, mais à condition que ses trois fils l'accompagnent, parce que la yadjouz pour elle d'être seule avec lui dans la voiture. Mon père lui a demandé si elle avait déjà pris un taxi où elle s'était retrouvée seule avec le chauffeur. Elle a dit que oui et que ce n'était pas pareil car le chauffeur est un "taxieur", donc pas haram de monter seule dans son taxi.


Comme dit mon père : "Je ne veux pas comprendre, aâqli est aux abonnés absents !"


Makhlouqiate
Le 8 février 2011






Echo... Echo... Echo...
La dernière fatwa en date : "El vote min arkan el islam, wa li ma votich hssabou aând moulah".
C'est ce que vient de dire la mère d'une copine. C'est son médecin qui le lui a dit.

W'aâlikoum el aâfiya !

Makhlouqiate
Le 12 avril 2012





2 commentaires:

  1. En plein dans le mille!

    Experts en fiq'8 berk? En tout, ma chère. Quand tu veux idebrou 3lik, ils sont toujours là et disponibles. Gratuitement même.
    كلهم لا يدرون و لا يدرون أنهم لا يدرون؛ إنهم ٠٠٠

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    1. Bonjour Mohamed

      Tout le monde est cheikh moudabar. Gare à toi, si tu ne fais pas comme eux !

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